Immigration : faire de l’inclusion la norme

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Alors que les questions migratoires sont la plupart du temps abordées sous un angle stigmatisant pour les étrangères et les étrangers, et restrictif à l’égard de leurs droits, la CFDT revendique une vision inverse : celle d’un accueil digne et d’une meilleure insertion.  

Les pouvoirs publics, les employeurs et le monde économique doivent changer non seulement de regard sur l’immigration mais aussi de doctrine. L’inclusion doit devenir la norme et l’exclusion l’exception. Dans un contexte où l’immigration est trop souvent abordée à travers des peurs et des idées reçues, la CFDT défend une autre vision : celle d’un accueil digne et d’une meilleure insertion des personnes exilées, qui ne sont pas un ensemble homogène.

Derrière chaque parcours migratoire, il y a des femmes, des hommes et des enfants avec chacun un parcours de vie différent. Elles et ils ont toutefois souvent en commun d’avoir été contraintes et contraints de quitter leur pays d’origine pour survivre, et doivent être accueillies avec respect et dignité, et pouvoir accéder à leurs besoins et droits fondamentaux.

À trop porter une vision dogmatique et stigmatisante des étrangères et des étrangers, les gouvernements qui se sont succédé ces dernières années participent d’un possible déclin économique de la France. L’immigration est en effet – selon un grand nombre d’études - une nécessité économique et sociale pour répondre au vieillissement de la population et préserver notre modèle social.

Un changement de politique est nécessaire pour faciliter l’obtention de titres de séjour, régulariser un grand nombre de travailleurs et de travailleuses sans-papiers et construire une véritable politique d’insertion. Dans cet objectif, il faut aussi anticiper les conditions de mise en œuvre avec les travailleurs et les travailleuses qui sont au plus près des personnes concernées : celles et ceux qui les accueillent que ce soit à la frontière, dans le monde associatif ou dans les administrations françaises.

 

 

Pourquoi la CFDT s'engage sur la question des migrants ? Pour Frédéric Sève, secrétaire national de la CFDT, c'est d'abord une question de valeurs. Il explique aussi que la politique migratoire est un cadre de travail pour de nombreux travailleurs et travailleuses.

La régularisation des travailleurs et des travailleuses sans-papiers

Sans titre de séjour, les personnes sans-papiers sont privées d’accès à un logement décent, à la santé, à une vie privée et familiale sécurisée, à un travail, aux prestations sociales, etc. Elles travaillent cependant souvent dans de nombreux secteurs de l’économie (agriculture, BTP, services à la personne, sécurité, nettoyage, restauration, tourisme, etc.) et contribuent à la vie économique du pays.

Au sein de ses structures de proximité, des militantes et des militantes de la CFDT les accompagnent dans leurs démarches de régularisation. Ils sont les témoins d’un durcissement des règles – lié à la loi Immigration de 2024 et la circulaire Retailleau - et du traitement des dossiers par la préfecture.

 

Vidéo : À toute épreuve, la CFDT accompagne les travailleurs et les travailleuses sans papiers 

 

Les conditions de travail des travailleuses et des travailleurs immigré·es 

Les travailleuses et les travailleurs immigré·es (qui, pour un tiers d’entre eux, sont de nationalité française) sont particulièrement exposé·es à la précarité : ils occupent, le plus souvent, des emplois instables, des temps partiels subis et des postes marqués par une forte pénibilité, qu’elle soit physique ou liée à des horaires tardifs et décalés. Cette réalité n’est pas le fruit du hasard mais le reflet d’inégalités structurelles qui traversent le marché du travail. Leurs parcours professionnels se distinguent également par une moindre continuité que ceux des salariés sans ascendance migratoire. Les freins à leur évolution de carrière sont nombreux et persistants, alimentés par des discriminations, qu’elles soient directes ou systémiques. Enfin, leurs perspectives d’évolution et leurs conditions de travail sont trop souvent conditionnées par leur origine réelle ou supposée, plutôt que par leurs compétences et leur engagement professionnel.

La CFDT revendique des moyens pour l’égalité effective entre travailleuses et travailleurs sans distinction liée à l’origine réelle ou supposée :

- des conditions de travail dignes pour tous : chaque salarié·e doit pouvoir exercer son métier dans de bonnes conditions, quelles que soient son origine réelle ou supposée, avec un accès équitable à la formation et à l’évolution professionnelle.

- la responsabilisation des employeurs dans la lutte contre les discriminations : les employeurs ont la responsabilité de garantir une égalité réelle dans l’entreprise, en agissant contre les discriminations structurelles qui freinent les carrières.

La CFDT revendique, par ailleurs, un engagement accru des employeurs pour l’insertion des salarié·es étrangers. Ils doivent contribuer activement à leur insertion, notamment en soutenant financièrement ou logistiquement l’apprentissage du français, condition essentielle pour réussir dans le travail et trouver sa place dans la société.

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