Covid-19 : Une permanence CFDT 7j/7 dédiée aux agents au CHU de Limoges
Les militants CFDT du CHU de Limoges se sont rapidement organisés pour répondre aux inquiétudes des agents. Durant la crise sanitaire, la CFDT conserve plus que jamais son leitmotiv : être présent aux côtés des salariés !

Depuis le début de la crise sanitaire due à la rapide diffusion du coronavirus sur l’ensemble du territoire français, les militants CFDT du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Limoges sont sur tous les fronts. « Notre premier objectif consiste à garder le lien avec nos 180 adhérents et avec l’ensemble des agents, explique Fabienne Gaillard, la secrétaire de section. C’est ce que nous faisons en temps normal, mais c’est plus que jamais indispensable dans la période que nous traversons. » Télétravail, garde d’enfants, conditions de travail, inquiétude quant à leur propre santé et celle de leurs proches… : les sujets de questionnement voire d’inquiétude ne manquent pas. Afin de faire face à cet afflux, une permanence a immédiatement été mise en place par les militants de la section CFDT. Ils se relayent pour assurer une présence physique ainsi qu’une permanence téléphonique et courriel sept jours sur sept.
D’abord, bien informer sur la réalité de la situation
« Le téléphone et la boîte mail chauffent », témoigne Jonathan Faugères, responsable adjoint au développement et militant de la section. Tous les agents peuvent compter sur la réactivité des équipes. « Soignants, administratifs, ambulanciers, techniciens de laboratoire, logisticiens, intendants d’étage, brancardiers, cadres, services techniques, service restauration, blanchisserie, équipe d’entretien, étudiants, corps médical, service informatique… personne ne doit rester sans réponse ! », insiste ce cuisinier de métier. L’équipe diffuse par voie d’affichage des tracts et communique via les réseaux sociaux. Elle assure une mise à jour régulière de sa page Facebook, ce qui lui permet d’informer les 6 000 personnels que compte l’établissement de la réalité de la situation. Un enjeu d’importance alors que les canaux d’information se multiplient… et qu’ils sont loin d’être toujours alimentés par des personnes bien renseignées.
Des réunions de crise quasi quotidiennes
« Il y a beaucoup de fausses informations, d’on-dit qui circulent. Les collègues ne savent plus qui croire ni qui écouter. Entre les bruits de couloir, les choses entendues à la télévision… Ça part rapidement dans tous les sens. Nous, nous sommes là pour dire les choses telles qu’elles sont. » Tout va très vite. Les consignes, comme les informations, évoluent à un rythme particulièrement soutenu et peuvent même changer d’heure en heure. Pour coller à l’actualité et fournir l’information la plus juste et utile, la CFDT participe à l’ensemble des réunions de crise quasi quotidiennes avec la direction. C’est l’occasion de faire un point sur le nombre de patients atteints hospitalisés, de personnels médicaux et non médicaux absents. Ce temps d’échange permet surtout à l’équipe de faire remonter les dysfonctionnements, les préoccupations ou les problèmes rencontrés par les agents dans les services. « Nous sommes préoccupés par la hausse des infections liées au Covid-19 dans certains services », alerte Jonathan. Le militant déplore la lenteur avec laquelle le matériel est arrivé dans l’établissement. « Il a fallu se battre pour que chacun puisse obtenir les équipements de protection nécessaires et en quantité suffisante ! Inévitablement, quelques collègues sont tombés malades avant… » Parce que la question des effectifs est centrale, les militants CFDT n’ont pas hésité à rejoindre leur service et « reprendre la blouse blanche ».
Le CHU accueille des patients de l’est de la France et plusieurs professionnels limougeauds sont partis prêter main-forte à leurs collègues des établissements parisiens. La solidarité tourne à plein régime, chacun souhaitant aider et, quand cela est possible, se porter volontaire afin de pallier les absences. Pour Fabienne, la secrétaire de section (et sage-femme avant tout), « la question ne s’est pas posée. Je n’ai pas hésité une seule seconde. C’est naturel. Nous avons beau être militants syndicaux, notre premier réflexe de soignant est de répondre présent et de retourner auprès des patients ! ».
Prendre rendez-vous avec “l’après”
« Une fois l’urgence passée, que ce soit vis-à-vis des patients ou de l’appui aux salariés et adhérents, il sera temps de parler de l’après et des implications de cette crise, que ce soit en matière de charge de travail ou d’organisation du travail. » La section veillera alors à ce que les sacrifices et le dévouement des agents ne soient pas oubliés. « Tous ensemble, les personnels des hôpitaux montrent, encore une fois, leur motivation et leur attachement au service public. Dans l’immédiat, l’essentiel est de parer au plus urgent : la santé de tous et toutes », insiste Jonathan. Les annonces du président de la République lors de son discours à Mulhouse, relatives au plan massif d’investissements et de revalorisation des carrières, ont bien été entendues en Nouvelle-Aquitaine. « C’est là la triste mais salutaire illustration des alertes que porte la CFDT depuis des années, à savoir qu’il est urgent de repenser les modalités de financement de notre système de santé », conclut Fabienne. L’équipe CFDT du CHU de Limoges a d’ores et déjà pris rendez-vous avec l’avenir.
photo P Allard / Réa