
Covid-19 : L'Union européenne au secours des économies nationales
Comment soutenir les économies européennes face au choc de la pandémie ? La Banque centrale européenne a pris la décision dans la nuit du 18 au 19 mars de débloquer un plan d’aide massif de 750 milliards d’euros.

« Ce programme de rachat d’urgence face à la pandémie via des rachats de dettes publique et privée sera réalisé d’ici la fin de l’année », précisait la Banque centrale dans un communiqué. « La BCE a sorti ce qu’elle appelle son bazooka, commente Anne-Juliette Lecourt, économiste à la CFDT. En rachetant les dettes des États et des entreprises, elle réinjecte des liquidités et offre plus de marge de manœuvre aux banques pour prêter aux entreprises et aux États, avec le risque que tout repose sur leur bonne volonté. L’argent doit aller à l’économie réelle. Les États doivent tout faire pour relayer la politique monétaire de la BCE en aidant les entreprises et les ménages, y compris dans un deuxième temps, car il faudra articuler ces mesures d’urgence avec la construction d’un nouveau modèle de développement économique durable et résilient. » C’est tout le sens de l'appel "De l’argent sur la valeur, pas sur la santé" lancé à l’initiative de la Confédération européenne des syndicats, signé par son président Laurent Berger, Yvan Ricordeau et Philippe Portier, secrétaires nationaux CFDT en charge, respectivement, des questions européennes et de la politique industrielle. La liste des signataires, personnalités, économistes et universitaires s’allonge de jour en jour
Pour l’investissement durable
« Nous devons nous assurer que les mesures d’urgence qui devraient être mises en place maintenant seront suivies de mesures plus structurelles et plus saines pour promouvoir l’investissement et le développement économique durable, est-il rappelé. Nous devons profiter de l’actuelle révision de la gouvernance économique dans l’Union européenne récemment lancée par la Commission européenne : une révision complète du cadre budgétaire européen est absolument nécessaire, sur la base de principes économiques sains. » Il y aura un avant et un après, promet-on. C’est le moment de le prouver.