Union européenne : Un plan encore insuffisant

Publié le 10/12/2014 (mis à jour le 17/12/2014)

Un satisfecit et des désaccords. C’est ainsi que la CFDT réagit au plan d’investissement de 315 milliards d’euros dévoilé le 26 novembre par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

« La CES [Confédération européenne des syndicats] préconise depuis longtemps de sortir de l’austérité pour aller vers l’investissement, et cette logique marque un point grâce à notre action », se réjouit Yvan Ricordeau, secrétaire national responsable de la politique européenne à la CFDT. Mais « le volume de ce plan est notoirement insuffisant ».

Un montage fragile

Le déficit d’investissement européen a atteint ces dernières années au bas mot 200 milliards d’euros par an, alors que le plan Juncker prévoit 315 milliards en trois ans. On est loin du compte. En outre, le plan d’investissement repose sur un montage dont la fragilité inquiète la CFDT. La Commission prévoit de créer un fonds de 21 milliards d’euros servant de garantie pour attirer les ressources privées à hauteur des 315 milliards prévus par le plan. Le rapport de cet effet de levier serait donc de 1 à 15. « Dans la période, rien n’assure que l’effet levier fonctionne, indique Yvan Ricordeau. De plus, sur les 21 milliards, 16 proviennent du redéploiement du budget européen déjà existant. Enfin, l’orientation des investissements vers les pays qui en ont le plus besoin ainsi que la création d’emplois restent très aléatoires. » La CFDT prévoit d’interpeller à nouveau Jean-Claude Juncker sur cette question urgente de l’investissement européen.

mneltchaninoff@cfdt.fr