La CES interpelle Ursula von der Leyen sur l'égalité professionnelle
Alors que le 5 novembre est passé, date à partir de laquelle le travail féminin n’est plus rémunéré compte tenu des écarts de salaire entre les femmes et les hommes (de l’ordre de 24 % en France), la Confédération européenne des syndicats a interpellé Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, réclamant une directive sur la transparence des salaires par genre
« La publication obligatoire des salaires par genre, assortie d’amendes en cas de défaut de déclaration » doit, selon la CES, faire partie des « mesures contraignantes en matière de transparence de rémunérations » évoquées par la présidente elle-même dans son discours de politique générale prononcé devant le Parlement européen en juillet dernier. Ursula von der Leyen s’est en effet engagée à présenter durant les cent premiers jours de son mandat des mesures visant à réduire l’écart salarial de 16?% en moyenne constaté dans l’Union européenne. « Le principe “à travail égal, salaire égal” est inscrit dans le traité. Nous en ferons le principe fondateur d’une nouvelle stratégie européenne d’égalité entre les femmes et les hommes », avait-elle alors affirmé.
Le droit des travailleurs à être informés
Prenant au mot la présidente de la commission, la CES se réjouit de ces orientations et détaille ses propositions, susceptibles d’« apporter un réel changement » dans le secteur privé comme dans le public : un audit annuel obligatoire des rémunérations par genre (variable et bonus compris) dans les entreprises de plus de 10 salariés, le droit des travailleurs à être informés des salaires par genre dans leur entreprise, l’interdiction des clauses de confidentialité en matière de rémunération et le soutien de la négociation collective sur le sujet de l’égalité salariale. « Notre demande de directive […] est motivée par le fait que seule la moitié des États membres ont suivi une recommandation de 2014 de la Commission européenne visant à lutter contre l’écart salarial hommes-femmes », précise la CES, soulignant l’urgence de la situation.