Formation professionnelle : Le compte personnel de formation sera renforcé

Publié le 07/02/2018

Les droits à la formation et l'accompagnement figuraient au menu de la séance de négociation du mercredi 7 février.  Elle a permis aux partenaires sociaux d'acter plusieurs avancées notables pour les salariés. 

« Nous avons eu une séance de négociation compliquée mais qui au final s’est révélée positive ». Mercredi 7 février, le secrétaire national de la CFDT Yvan Ricordeau est sorti de la salle de négociation, au terme d’une longue séquence consacrée aux droits à la formation et à l’accompagnement, avec le sentiment d’avoir été entendu. La veille, la CFDT avait publié un communiqué réaffirmant son ambition sur trois points : un compte personnel de formation (CPF) renforcé, un conseil en évolution professionnel (CEP) accessible et gratuit et un dialogue social accentué sur la question du développement des compétences. Sur le premier, des avancées concrètes ont été actées entre les partenaires sociaux.

L’alimentation annuelle du CPF pourrait être augmentée de moitié, passant de 24 heures à 33 heures pour chaque salarié (la CFDT espère pouvoir grignoter encore deux heures supplémentaires dans les prochaines discussions pour permettre à chacun de cumuler une semaine de formation par an), y compris pour les temps partiels et les contrats à durée déterminée (CDD). Le plafond des heures cumulées passerait quant à lui de 150 heures aujourd’hui à 400 heures. « Sur le fonctionnement du CPF en tant que tel, c’est une sacrée avancée », se réjouit le chef de file de la délégation CFDT.

En matière d’accompagnement, même a priori positif. « L’architecture du dispositif reprend nos propositions remises sur table au mois de décembre dernier, avec un conseil en évolution professionnelle de deux niveaux, constate Yvan Ricordeau. Le premier qui aura pour fonction l’accueil et la préorientation des publics salariés et non salariés et un deuxième qui leur permettra de graduer leur projet en ayant recours à des bilans de compétence, à une validation des acquis de l’expérience (VAE)… » Autre point important de la négociation : la gratuité de l’accompagnement. « Cela a été compliqué, mais nous avons obtenu la confirmation que ce sera le cas pour tout ce qui relève du CEP », souligne-t-il avec soulagement.

Dialogue social : un manque d’ambition

À l'approche de la séance conclusive programmée le 16 février, il reste cependant quelques sujets qui « fâchent ». Parmi eux, le droit à la reconversion, insuffisamment précisé dans le texte patronal et sur lequel la CFDT « sera très vigilante lors des prochaines séances de négociation », et le dialogue social. Et là, changement de ton. « Dans le projet patronal, il n y a rien de nouveau dans le champ de la négociation des accords d’entreprise. Pour la CFDT, il faut y mettre les accords de coinvestissement, l’organisation du travail et l’articulation vie privée-vie professionnelle. Dans la séquence post-ordonnances qui visent à renvoyer davantage d’actions en direction de l’entreprise, il est inconcevable d’avoir un accord sur les compétences des salariés dans l’entreprise qui n'en tienne pas compte ». Une ligne dure qui pourrait conditionner la suite de la négociation. 

dprimault@cfdt.fr