Mobiliser les acteurs de l’emploi et du travail pour réussir la planification écologique
La planification écologique mise en place par les pouvoirs publics est un outil au service de la transition écologique. Elle sous-tend un renouvellement profond des enjeux d’emploi et de travail. Fruit du travail conjoint de la commission Environnement et de la commission Travail et emploi, cet avis s’inscrit dans une approche réaliste, notamment sur l’aspect financier, et vise à prendre la mesure de ce qui est possible concrètement. L’urgence est là. Pour y répondre, il faut mobiliser toutes les parties prenantes, en conciliant la nécessaire adaptation, les exigences d’atténuation, la restauration de la nature et le débat démocratique. Cet avis, rapporté par Pascal Mayol (groupe environnement) et Claire Tutenuit (groupe Agir) a été adopté le 15 mai avec 92 vois pour et 29 abstentions.
Cet avis relève le défi de la complexité du sujet, au carrefour du travail, de l’emploi, de la formation, de la gouvernance, du management, de l’environnement, de la démocratie sociale. Il parvient également à dépasser le paradoxe de l’urgence à mettre en place cette planification, avec l’obligation d’impliquer et d’associer toutes les parties prenantes.
Les préconisations de cet avis répondent clairement aux questions posées dans la saisine gouvernementale et sont structurées par des principes essentiels pour réussir la planification écologique dans des délais contraints, et ainsi se prémunir d’une planification technocratique et autoritaire, qui serait une menace pour notre démocratie.
En effet, planifier, c’est tracer le chemin entre le monde du travail d’aujourd’hui, voire d’hier, et l’objectif d’une amélioration rendue possible par la transformation imposée par la transition écologique juste. Il s’agit, tout d’abord, d’indiquer la direction à suivre par un pilotage multipartite impliquant toutes les parties prenantes dans un dialogue social à tous les niveaux : entreprises, territoires, branches, filières. Il s’agit, également, de permettre aux travailleuses et travailleurs d’acquérir les compétences et qualifications nécessaires, et ce, dès la formation initiale ; de transformer les métiers, les conditions et la qualité de vie au travail, d’agir contre les stéréotypes de genre, de transformer le management… Il s’agit, enfin, d’accompagner les personnes par un droit effectif à la reconversion.
Comme le souligne l’avis, la planification écologique réussira si tous les acteurs s’entendent sur l’objectif, sur l’agenda et sur le chemin de la transition juste. Le groupe de la CFDT l'a voté.