Jeunes, la CFDT demande une vraie politique d'insertion

Publié le 12/07/2017

L’annonce du ministre de l’Action et des Comptes publics d’encadrer strictement le recours aux contrats aidés ne peut constituer le seul axe d’une politique d’insertion des jeunes.

Les contrats aidés sont utiles d’abord pour celle et ceux qui en bénéficient. Les dispositifs doivent pour cela remplir trois conditions :

-       s’adresser à un public éloigné de l’emploi, peu ou pas diplômé

-       assortir l’emploi d’un accompagnement de qualité vers la qualification professionnelle

-       s’inscrire dans un temps relativement long pour que cet accompagnement puisse se déployer et conduire à l’insertion dans un emploi classique.

Les emplois d’avenir, mis en œuvre à partir de 2013, ont rempli leur objectif dès lors qu’ils ont respecté ces trois conditions. 58% des jeunes qui sont allés au bout des trois années de leur emploi d’avenir occupent un emploi six mois après la sortie du dispositif. Compte tenu de la situation initiale des jeunes concernés, et comparé à la plupart des autres dispositifs d’insertion, ce taux est très positif.

Les contrats aidés sont un atout majeur d’une politique d’insertion et de lutte contre le chômage des jeunes dès lors qu’ils ne servent pas plusieurs objectifs à la fois : aide au secteur non marchand, baisse des chiffres du chômage et insertion, au détriment de la qualité des dispositifs et particulièrement de l’accompagnement pendant et à l’issue du contrat.

Sans nier l’importance de la maitrise des dépenses publiques, la CFDT s’inquiète de décisions qui ne traduisent pas une ambition pour la jeunesse. La réforme importante de l’apprentissage, annoncée  pour le printemps 2018, devra donner l’occasion de définir une politique d’insertion dans l’emploi qui sorte enfin des effets de « stop and go », se concentre sur le seul objectif d’accompagner tous les jeunes vers l’autonomie et l’emploi.

A l’heure où l’activité économique donne des signes de reprise, il faut amplifier une politique exigeante en matière d’emploi des jeunes :

-       maintenir un volume important de contrats aidés en concentrant plus de moyens sur un public mieux ciblés ;

-       donner aux missions locales les moyens de mettre en œuvre la Garantie jeune ;

-       redéfinir la formation en alternance pour en faire une voie de réussite professionnelle.

 

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