Saisine du CESE par le gouvernement d'une mission sur le commerce

Publié le 09/02/2021 (mis à jour le 28/07/2021)

En France, le commerce pèse 1700 milliards d’euros de chiffre d’affaire et rassemble plus de 3,6 millions d’emplois. Il est un vecteur d’accès au travail pour les jeunes, notamment par l’apprentissage et les emplois étudiants.

Sa forte exposition à la crise sanitaire et économique est une problématique de politique publique d’une
grande acuité sociale.

Sur le plan de l’aménagement, la fonction urbaine commerciale a connu l’essor
des zones périphériques au détriment des centres et au prix de conséquences
visibles sur les espaces naturels, puis de la transition numérique dominée par les
GAFA, mettant en danger le commerce traditionnel, et marquée par le
développement de vastes entrepôts. Sur le plan environnemental, cette double
mutation pose les questions d’une régulation urgente de l’artificialisation des sols et
d’une logistique durable jusqu’au dernier kilomètre.

Le commerce est un invariant historique de nos sociétés au cœur de la vie sociale
et économique de toute civilisation. Pour autant, notre rapport au commerce et à ses
évolutions les plus contemporaines interroge le sens de la société de consommation
en particulier numérique : poursuit-elle une satisfaction plus grande de nos besoins
ou conduit-elle à un asservissement des consommateurs et des travailleurs du
commerce.

L’avis n’entend pas résoudre cette question du sens mais il parvient à proposer
une réponse globale et des propositions pratiques pour préserver le commerce dans
sa nature de lieu d’animation et de lien dans les territoires, au-delà de sa seule
fonction économique.

Face à une réglementation déjà foisonnante en matière d’urbanisme commercial,
l’avis préconise de mobiliser les acteurs locaux en les outillant de plusieurs leviers
nouveaux de redynamisation des centres-villes. Pour la transition numérique, il
propose des rééquilibrages : label de qualité et transparence numérique, formations
ciblées, aides économiques et fiscales pour les petites entreprises et en miroir un
renforcement de la planification urbanistique des entrepôts, une fiscalité des GAFA
plus efficace. La CFDT ne saurait trop encourager le Gouvernement à avancer sur
ces sujets.

En matière de transition écologique, l’avis se concentre sur la question des
moyens à mobiliser : un accompagnement technique et financier des entreprises
commerciales et des investissements massifs dans la logistique durable seront
notamment incontournables.

Enfin la question de l’emploi, d’un emploi de qualité, est posée par ces mutations
du commerce. On ne saura y répondre sans un renforcement du dialogue social que
l’avis propose d’encourager autour des enjeux importants de la formation et de la
mobilité durable.

La CFDT souhaite y prendre une part active et a voté cet avis.