Cadres : au-delà du statut, la CFDT veut redéfinir la fonction

Publié le 20/10/2015

L'accord sur l'avenir des retraites complémentaires impose de passer d'une définition en creux du statut de cadre, en référence à l’Agirc  et à l’accès à l’Apec, à une fonction définie sur des critères objectifs prenant en compte la réalité du travail des cadres. Un sujet se lequel la CFDT-Cadres travaille depuis longtemps.

Être cadre, c’est quoi ? À cette question, 53 % des personnes interrogées par TNS Sofres pour la CFDT-Cadres ont répondu : « Ça ne veut plus dire grand-chose aujourd’hui. » Si environ 8 cadres sur 10 estiment que « prendre des décisions, exercer des responsabilités, piloter des projets, développer une expertise, manager et encadrer une équipe » restent des marqueurs de leur identité professionnelle, la moitié d’entre eux doute du sens même de leur statut. Un statut qui n’existe nulle part ailleurs qu’en France, et que la CFDT-Cadres appelle aujourd’hui à rénover. « Nous devons passer d’une définition en creux du statut, en référence à l’Agirc [caisse de retraite complémentaire des cadres], et à l’accès à l’Apec [Association pour l’emploi des cadres], à une fonction définie sur des critères objectifs prenant en compte la réalité du travail des cadres », indique Jean-Paul Bouchet, son secrétaire général.

En bientôt cinquante ans d’existence, l’Union confédérale des cadres a constamment alimenté ses propositions par l’écoute de ses adhérents et l’anticipation des évolutions du monde du travail. Aujourd’hui, la réflexion menée par l’UCC se traduit par « le manifeste des droits et garanties attachés à la fonction cadre », rendu public le 14 octobre, en même temps que le sondage TNS Sofres.

Un sujet de négociation

« Nous avons dans un premier temps identifié dans ce manifeste des droits fondamentaux tels que le droit d’expression critique, le droit d’alerte, que nous avons revendiqué dès les années 2000, le droit de retrait devant des situations contraires à l’éthique ou à la sécurité, explique Jean-Paul Bouchet. Dans un deuxième temps sont précisés les droits dérivés de la fonction : la rémunération, la retraite et la prévoyance, le forfait jours (lui aussi impulsé par la CFDT), le télétravail, le droit et le devoir de déconnexion. » En conclusion de son manifeste, la CFDT-Cadres propose d’engager des négociations dans ce sens au niveau interprofessionnel et dans les branches.

mneltchaninoff@cfdt.fr