Covid-19 Italie : “Nous sommes face à un défi pour la vie ” abonné

Alors que l’Italie est le pays européen qui paye le plus lourd tribut face à la crise sanitaire, le secrétaire général adjoint du syndicat italien UIL (Unione italiana del Lavoro), Pier Paolo Bombardieri salue le travail des agents publics, malmenés depuis des années, et appelle l’Union européenne à prendre ses responsabilités.  

Par Guillaume Lefèvre— Publié le 31/03/2020 à 07h00 et mis à jour le 14/01/2021 à 13h59

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Comment l’Italie fait-elle face à ce drame sanitaire sans précédent ?

C'est une situation qui semble surréaliste. Nous sommes face à un tueur sans visage. Le bilan humain est lourd. Malgré cela les citoyens font face. Il y a une grande volonté de chacun d’apporter sa contribution, que ce soit en termes de cohésion ou de solidarité pour celles et ceux qui sont en difficulté. En tant qu’organisation syndicale, nous avons un rôle important à jouer. L’UIL, avec la CGIL et la CISL, a participé à une campagne de collecte de fonds pour aider les hôpitaux à acheter le matériel nécessaire pour gagner cette bataille. La solidarité est la pierre angulaire de l'action syndicale. Nous sommes face à un défi pour la vie. L’Italie veut le gagner. Il est important de garder la tête froide et de repousser les égoïsmes. Les scènes poignantes, et quotidiennes, de douleur sont accompagnées d’autant d'exemples de dévouement du personnel de santé et de ceux qui continuent à consacrer leur temps au service de la collectivité. Il faut leur rendre au hommage.

Les services publics sont en première ligne.

Les agents du service public italien, dans leur ensemble, font face à ce défi avec une générosité extrême et un esprit de sacrifice incroyable, malgré la fatigue et le manque de matériel de protection. Les personnels soignants sont présents. Ils travaillent dans des conditions parfois inhumaines. Ils sont épuisés, mais ne comptent pas leurs heures. Les contaminations se multiplient chez les infirmières, les médecins ou chez les travailleurs du social et du sanitaire. Ce n’est pas juste ! Ce sont des anges qui risquent leur vie. Il ne faut pas oublier qu’ils subissent depuis des décennies les conséquences de la réduction des dépenses publiques. Notre système de santé et de recherche, pourtant solide, aurait pu apporter une réponse à la hauteur de la crise s’il avait été renforcé. Malheureusement les financements pour les besoins de santé ont constamment été réduits.

La responsabilité des politiques est grande. Le gel des embauches et le non-renouvellement des contrats se font sentir. Pour le moment, nous sommes pleinement engagés face à l’urgence, mais dès la fin de la crise, il faudra mettre en pratique ce que nous avons toujours soutenu, à savoir que le système de santé doit être national, gratuit et ne pas être livré aux simples calculs politiques.

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