Bangladesh : échec des négociations sur l’indemnisation des victimes de Rana Plaza

Publié le 13/09/2013
Les grandes marques de vêtements ne se sont pas déplacées pour négocier à Genève la grille d'indemnisation des 1 133 victimes de cet accident. Les ONG et la Fédération syndicale internationale, IndustriALL, sont en colère.

Les victimes attendront ! C’est le message qu’ont reçu les victimes des accidents du travail de Tazreen  (112 morts, le 24 novembre 2012) et de Rana Plaza (1 133 morts, le 24 avril 2013) avec l’échec de la négociation sur leur indemnisation. Celle-ci s’est déroulée lieu les 11 et 12 septembre à Genève sous la houlette de l’Organisation internationale du travail (OIT) et de la Fédération syndicale internationale IndustriALL. Une trentaine de marques internationales de vêtements étaient invitées à cette négociation dont l’objectif était d’élaborer une grille d’indemnisation pour les victimes et leurs familles qui n’ont rien ou très peu touché à ce jour. Seules onze de ces entreprises se sont rendues à Genève. Les grandes marques se sont défilées et notamment Carrefour et Auchan pour les marques françaises. Carrefour conteste sa responsabilité dans l’accident de Rana Plaza. Pourtant, une étiquette "Carrefour" a été retrouvée dans les décombres de l’usine qui s’est effondrée.

Les ONG et la Fédération syndicale internationale IndustriALL qui représentent les victimes, ne cachent pas leur colère. Selon Neyla Ajaltouni du collectif Ethique sur l’étiquette, « La fourchette basse de l’indemnisation s’élève à 54 millions d’euros pour le Rana Plaza et à 4,3 pour Tazreen. Notre but était de parvenir à ce que ces marques indemnisent ce qui relève vraiment de leur responsabilité ». Pour autant, la négociation devrait reprendre début octobre avec les onze marques qui assument leur responsabilité dans ces accidents. 

dblain@cfdt.fr

photo © Monirul Alam/ZUMA/REA