Une rentrée trouble et agitée sur le front de l'emploi abonné

• Les indicateurs économiques et sociaux laissent nombre de secteurs dans l’expectative quant à une reprise rapide de l’activité.
• Le plan de relance, lui, sera finalement présenté le 3 septembre.

Par Anne-Sophie Balle— Publié le 28/08/2020 à 06h37 et mis à jour le 14/01/2021 à 13h59

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Rarement rentrée sociale n’aura été autant observée. En attendant la présentation du plan de relance, initialement prévue le 25 août avant d’être reportée au 3 septembre, les indicateurs économiques tout comme la situation du marché du travail (dont les données sont actualisées tous les quinze jours depuis le début de la crise sanitaire) sont scrutés à la loupe. Selon le bilan publié le 20 août par la Dares, 4,5 millions de salariés auraient été placés en activité partielle en juin 2020 (soit un quart des salariés du privé) pour une durée moyenne de 50 heures par salarié. Parmi eux, 1,5 million de salariés étaient toujours en activité partielle à temps plein. « Par rapport aux mois précédents, la baisse est notable, mais cela cache de grosses disparités », analyse le service Emploi confédéral.

Des secteurs d’activité particulièrement impactés

Manifeste pour la relance de l’industrie française

Trois mois après la signature d’un premier manifeste pour « préserver l’emploi et les compétences », qui avait largement inspiré le dispositif national d’activité partielle de longue durée, les partenaires sociaux de la métallurgie pourraient bien de nouveau faire mouche. À quelques jours de la présentation du plan de relance de l’économie, l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) et trois organisations syndicales représentatives de la métallurgie (CFDT, CFE-CGC et FO) ont signé, le 24 août, un second manifeste proposant un plan de relance pour l’industrie française, décliné en cinq axes et vingt-trois mesures pour « préparer et construire le monde et l’industrie de demain ». Au-delà du choc de compétitivité, le texte préconise notamment « un jeu plus collectif entre industriels et une meilleure coopération », par le recours à une GPEC de branche et de territoire permettant par exemple les prêts de main-d’œuvre, ou l’insertion de clauses sociales et environnementales dans les différents appels d’offres.

Prônant « un dialogue social de qualité » dans les branches et les entreprises pour « trouver des compromis constructifs alliant soutien au développement des entreprises et réponses aux aspirations des salariés », organisations syndicales et patronales alertent sur le fait que le plan de relance ne saurait être l’affaire exclusive de l’État. « Un pilotage étroit en concertation et en collaboration avec les régions et les partenaires sociaux » conditionnera sa réussite. De son côté, la CFDT-Métallurgie souligne un plan ambitieux. Mais prévient, elle aussi : « Si l’État doit prendre toute sa place dans l’élaboration et le financement du plan de relance, sa mise en œuvre et sa réussite imposent une concertation étroite de l’ensemble des parties prenantes. » Et appelle à la tenue d’États généraux des filières par le biais des comités stratégiques de filière en vue d’examiner les voies et moyens de maintenir une industrie forte et attractive sur le territoire national.

Trois secteurs sont très concernés : les services aux entreprises (activités techniques ou spécialisés, services administratifs ou de soutien…), le commerce et l’hébergement-restauration. À lien vers le contenu : Services, qui couvre l’ensemble de ces champs, l’inquiétude est forte. « Le risque de faillites d’entreprises du nettoyage, qui concentrent énormément de PME et de petites structures locales, est aujourd’hui bien réel. Derrière, des milliers d’emplois sont menacés. Avec la durée de la crise sanitaire et l’incitation à la poursuite du télétravail, le secteur espérait pouvoir bénéficier du dispositif d’activité partielle de longue durée, mais ça n’a pas été le cas », regrette Olivier Guivarch, son secrétaire général.

Du côté de la culture ou de l’événementiel, l’activité est aussi toujours à l’arrêt. Si le Premier ministre vient d’annoncer que 2 milliards d’euros seraient consacrés au…

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