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Mieux investir pour la France : le rapport annuel sur l'état de la France 2018 du CESE

Publié le 12/06/2018 (mis à jour le 18/06/2018)

Dans ce rapport annuel sur l’état de la France, le CESE analyse une nouvelle fois les évolutions par grandes thématiques sur la base des « indicateurs de richesse » et du PIB.  Depuis 3 ans, ce rapport, stabilisé dans sa forme, rencontre un réel écho médiatique. La CFDT l’a voté, ainsi qu'une large majorité de conseillers. Seuls les groupes CGT et Environnement & Nature se sont abtenus.

Le focus sur l’investissement a permis à chaque section concernée par un des indicateurs d’intégrer cette dimension dans ses préconisations. 

Il en ressort que le rythme des investissements sur des choix d’avenir est insuffisant. Un certain nombre de besoins ont été récemment pointés dans des avis du CESE. Pour n’en citer que deux : investissements pour la transition écologique et énergétique dans l’avis « comment accélérer la transition énergétique », investissement dans l’industrie dans l’avis « Industrie : un moteur de croissance ».

Le rapport en pointe d’autres : investissements liés au vieillissement, à l’accès et au retour à l’emploi. La CFDT partage la nécessité de mettre en œuvre une stratégie fondée sur l’investissement utile, ciblé, social et engageant davantage la France dans la transition écologique. Une vigilance particulière doit également être portée sur les investissements des collectivités locales qui sont affectées par la baisse des dotations de l’Etat.

Une approche dynamique et offensive de l’investissement n’enlève rien à la nécessité d’interroger son efficacité notamment au travers d’études d’impact.

La CFDT partage également l’analyse des rapporteures sur les conséquences d’une telle politique sur le déficit public et l’endettement de la France.

Mais il convient, d’une part, de veiller à mettre en cohérence les moyens et les objectifs de l’action publique, d’autre part, de ne pas entraver le nécessaire effort à fournir dans l’investissement.

Toutefois, stimuler les investissements sur des choix d’avenir tout en maitrisant le niveau d’endettement passe certainement par l’adaptation des règles européennes dites « de Maastricht », par exemple en intégrant de façon différenciée dans les déficits et dettes publics certains types d’investissements, notamment ceux liés à la transition écologique.

Enfin, concernant l’indicateur sur les inégalités de revenus, le rapport souligne que, depuis 2014, « la forte redistribution opérée par les prélèvements obligatoires et les dépenses publiques, qui constitue une des spécificités du modèle social français, a permis de contenir la montée des inégalités. »

Les aides sociales, notamment la prime d’activité qui a profité à 2,7 millions de foyers en 2017, ont permis le recul de la pauvreté, et contribuent au maintien de la cohésion sociale. Toute idée de remise en cause de la politique sociale serait, pour la CFDT, injuste et intolérable et ne ferait que des perdants. Une meilleure efficacité des minima sociaux repose sur un meilleur accompagnement des publics fragiles : c’est de ce point de vue qu’ils doivent être repensés.