[Formation professionnelle] CléA, un certificat pour tous

Dans un environnement économique en constante évolution et face à un marché du travail de plus en plus exigeant, faire reconnaître ses connaissances et compétences professionnelles est un passage obligé pour les salariés peu ou pas diplômés. Ce constat a conduit les partenaires sociaux à élaborer la première certification interprofessionnelle. Baptisée CléA, elle valide un socle de connaissances et de compétences reconnu par tous les secteurs d’activité. Ce socle compte sept domaines clés, définis par les partenaires sociaux (lire ci-dessous), que le candidat doit valider dans leur intégralité.

Un parcours en quatre étapes

Pour ce faire, les syndicats et patronat ont imaginé un parcours en quatre étapes. Tout commence par un premier entretien avec un conseiller d’un organisme évaluateur qui présente le fonctionnement et les avantages de CléA. Le candidat peut, à cette occasion, ouvrir un dossier immédiatement, prendre le temps de la réflexion ou bien renoncer à entrer dans le dispositif. Il reste totalement libre de son choix. L’idée de cette première rencontre est que le salarié, qui a été orienté vers cette formation par son employeur, la région, Pôle emploi, un délégué syndical ou un conseiller en évolution professionnelle, puisse se faire sa propre idée et vérifier que la démarche proposée corresponde à ses aspirations.

S’il décide de poursuivre, le candidat commence par évaluer ses acquis. Cette étape peut durer un ou plusieurs jours selon des modalités propres à chaque branche ou secteur professionnel. Elle ne constitue en aucun cas un examen. Les objectifs de CléA étant justement de relever les points forts des candidats plutôt que de stigmatiser les manques, cette phase d’évaluation sort des schémas classiques associés à l’apprentissage des savoirs fondamentaux. À l’issue de cette évaluation, le postulant a toutes les cartes en main. Si l’évaluation montre qu’il maîtrise les sept domaines clés, son dossier est présenté directement à un jury, composé à parts égales de représentants d’employeurs et de représentants des salariés, chargé de délivrer le certificat CléA. Ce dernier se réunit plusieurs fois par an et ses membres sont tous indépendants des organismes prestataires concernés par l’évaluation ou la formation des candidats.

Dans le cas contraire, si cela est nécessaire, un parcours de formation individualisé, construit à partir des résultats de l’évaluation, est proposé au candidat afin de lui permettre de combler ses lacunes. À la suite de quoi une seconde évaluation sera effectuée. Une fois que les sept domaines clés sont considérés comme acquis, le dossier du candidat peut être soumis au jury paritaire qui délivrera le certificat.

Une porte d’entrée dans la formation

« Le certificat CléA a été pensé comme une porte d’entrée dans la formation professionnelle, souligne Christian Janin, président CFDT du Comité paritaire interprofessionnel national pour l’emploi et la formation (Copanef), l’organisme qui a construit le dispositif. Notre objectif est qu’un maximum de salariés qui ne peuvent aujourd’hui se prévaloir d’un diplôme s’engagent dans cette démarche. C’est pourquoi nous nous sommes attachés à mettre sur pied un outil simple, présent sur l’ensemble du territoire, adapté aux personnes éloignées de la formation et dont la validation est reconnue par l’ensemble des champs professionnels. »

Les partenaires sociaux ont aussi prévu que tous les dispositifs de la formation professionnelle, notamment le compte personnel de formation (CPF) et le plan de formation de l’entreprise, pouvaient être mobilisés pour assurer les financements nécessaires.

jcitron@cfdt.fr