Visite de Hassan Rohani : l’intersyndicale interpelle François Hollande

Publié le 27/01/2016

Une intersyndicale, composée de la CFDT, la CGT, la CGC, la CFTC, la FSU, Solidaires et l’Unsa, a adressé une lettre au président de la République et au ministre des Affaires étrangères pour attirer leur attention sur le sort réservé à de nombreux syndicalistes en Iran alors que Hassan Rohani, le président de la République islamique d’Iran, est en visite officielle en France les 27 et 28 janvier. L’intersyndicale appelle ses militants à participer aux rassemblements prévus le mercredi à 15 heures, place de la République, et le jeudi 28 janvier, à 15 heures face au Sénat.

À l'occasion de la visite en France les 27 et 28 janvier d’Hassan Rohani, président de la République islamique d'Iran, l’intersyndicale (CFDT, CGT, CGC, CFTC, FSU, Solidaires et Unsa) a interpellé François Hollande et Laurent Fabius sur la situation des syndicalistes et militants des droits des travailleurs iraniens.

« Des nouvelles très inquiétantes nous parviennent régulièrement d'Iran, écrivent-ils. De nombreux syndicalistes sont harcelés, arrêtés, licenciés et emprisonnés. Leurs conditions de détention sont déplorables. Le plus souvent, leur seul “crime” est d'avoir voulu exercer leur activité syndicale (…) »

La lettre des syndicats français cite notamment le cas de Shahrokh Zamani, ouvrier du bâtiment et militant des droits civiques et syndicaux, « mort en prison après onze années de détention du fait du refus des autorités de le laisser recevoir les soins médicaux dont il avait besoin. » D’autres militants sont toujours emprisonnés « ainsi que de nombreux travailleurs grévistes. Ils ont tous été licenciés, emprisonnés, et accusés de “sabotage économique” ».

La lettre cite encore les cas d’Ali Nédjati et Jafar Azim-Zadeh. Le premier a été « emprisonné pendant un mois et inculpé pour “activité contre le régime et relations avec des agents étrangers”. Il vient d’être libéré moyennant le paiement d'une caution de plus de 25 000 euros soit l'équivalent de 164 fois le salaire minimum ». Quant à Jafar Azim-Zadeh, du Syndicat libre des travailleurs en Iran, « il vient lui d’être condamné à six ans de prison. »

« L'Iran doit libérer ses militants syndicaux »

Selon les informations des syndicats français, les enseignants ne sont pas épargnés.  « Certains, sont de nouveau “jugés” en prison et condamnés à de lourdes peines. En ce moment, de nombreux militants du Syndicat des enseignants sont emprisonnés comme Farahi-Shandiz, Bodaghi, Bohlouli, Nik Néjad, Abdi, Baghani ainsi que Aliréza Hashemi (secrétaire général du syndicat). »

Enfin, l’intersyndicale s’inquiète du sort de Mahmood Saléhi, « un syndicaliste et militant de longue date des droits des travailleurs iraniens, qui vient d’être condamné à neuf ans de prison. Il est à la merci d’une incarcération immédiate, qui mettra immanquablement sa vie en danger car il souffre d’insuffisance rénale sévère et traité sous dialyse. »

L’intersyndicale demande au président de la République française et au ministre des Affaires étrangères d’intervenir auprès d’Hassan Rohani afin qu’il engage son pays sur la voie du respect des Conventions internationales de l’OIT, qu’il fasse libérer immédiatement les militants syndicaux et qu’il abandonne les poursuites à leur encontre. 

dblain@cfdt.fr