Maroc : un colloque pour renforcer la coopération entre l’UMT et la CFDT

Publié le 18/12/2017

Une délégation CFDT emmenée par Laurent Berger a participé à un colloque à Casablanca sur les relations sociales sur les deux rives de la Méditerranée. Cela a été l'occasion de faire le point sur la réforme du code du travail en cours au Maroc et notamment sur les menaces qui pèsent sur le droit de grève dans ce pays. 

« Nos sociétés, que ce soit de ce côté-ci de la Méditerranée ou en Europe sont confrontés au défi majeur de l’accès à un emploi décent, en particulier pour les jeunes. C’est prégnant de ce côté-ci de la Méditerranée pour des raisons démographiques mais aussi du fait d’un marché du travail atone et de formations professionnelles mal adaptées. Mais c’est aussi le problème majeur des pays européens ». Ces mots sont ceux prononcés par Laurent Berger lors de son intervention dans l’important séminaire sur l’avenir des relations sociales sur les deux rives de la Méditerranée organisé conjointement les 15 et 16 décembre, par l’Union marocaine du travail  (UMT) et la CFDT. Il s’est déroulé à Casablanca devant une centaine de cadres de l’UMT, de chercheurs et d’universitaires.

L'UMT prête à défendre le droit de grève par tous les moyens

Quatre tables rondes ont eu lieu sur les thèmes de la responsabilité sociale des multinationales, sur les accords-cadres internationaux avec un partage d’expérience entre les deux organisations, sur la révision des lois sociales et sur le droit de grève. Une réforme libérale est en cours au Maroc qui vise à restreindre encore ce droit pour lequel les responsables de l’UMT se déclarent prêts à mettre tous les moyens à leur disposition pour le défendre. En fait, le Maroc n’est pas signataire de la convention n°87 sur le droit d’association de l’Organisation internationale du travail (OIT). Pour autant, le droit de grève est un droit constitutionnel dans ce pays mais il est très encadré et les grévistes tombent vite dans l’atteinte à la sécurité de l’Etat. Le gouvernement semble vouloir s’engouffrer dans les ambiguïtés de la législation pour réduire encore le droit de grève.

Pour l’heure, le texte du gouvernement est bloqué au niveau de la Chambre des conseillers (une 2e chambre dans laquelle siègent, entre autres, les syndicats et le patronat). Mais les syndicalistes marocains vivent avec cette épée de Damoclès au-dessus de leur tête. La CFDT qui coopère de longue date avec l’UMT lui a apporté son soutien dans son combat pour ce droit fondamental et universel.

dblain@cfdt.fr

 ©photo Matthieu Fayolle