L’intersyndicale met en garde le président de la République contre la visite du président égyptien

Publié le 17/10/2017 (mis à jour le 18/10/2017)

A l’occasion de la prochaine visite en France du maréchal Sissi, le président égyptien, les organisations syndicales françaises représentées à l’OIT (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC et Unsa) mettent en garde le président Macron. Le pouvoir égyptien bafoue régulièrement les normes internationales du travail et les libertés syndicales. Elle demande que la France revoie sa politique de coopération avec ce pays. 

Emmanuel Macron doit rencontrer le président égyptien, le maréchal Sissi. L’intersyndicale CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC et Unsa a adressé une lettre signée par tous les secrétaires généraux et présidents de ces organisations en vue de rappeler au Président français que le pouvoir égyptien bafoue régulièrement les normes internationales du travail et en particulier les libertés syndicales. Lors de la dernière Conférence internationale du travail (CIT) à Genève, la Commission d’application des normes a adopté des recommandations destinées au gouvernement égyptien qui n’ont pas été suivies d’effets à ce jour.

De plus, « Un projet de loi sur les syndicats, déposé actuellement devant la Chambre des représentants pour adoption, n’est en rien conforme aux normes internationales du travail en matière de liberté syndicale. Il a même été considéré en Egypte comme anticonstitutionnel. Aucun dialogue n’a été engagé par le gouvernement malgré les amendements transmis par les syndicats indépendants. », selon l’intersyndicale. Cette dernière précise : « Ce projet vise à instituer l’ingérence des autorités dans le fonctionnement interne des syndicats, exiger un seuil d'adhésion, instaurer de fait une discrimination dans l'affiliation à un syndicat. Ainsi, les travailleurs de l’agriculture, du secteur informel et les travailleurs étrangers ne seront pas autorisés à s'affilier à un syndicat. L’indépendance financière sera strictement limitée. Les subventions d'aide par des organisations étrangères qui incluraient le soutien de solidarité des syndicats internationaux seront interdites. Le projet de loi va institutionnaliser de facto le syndicat unique. »

L’intersyndicale conclut ainsi sa lettre : « Monsieur le Président, nous souhaitons que la France accorde à sa politique de coopération envers l’Egypte un cadre qui assure la protection des droits humains et syndicaux ainsi qu’un dialogue social effectif. Ce cadre doit également s'appliquer aux financements privés du développement avec des mesures garantissant l’application des instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme et des droits du travail. »

dblain@cfdt.fr