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Les syndicats français condamnent la répression tous azimuts en Turquie

Publié le 25/11/2016

L’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires et Unsa a adressé le 23 novembre à l’ambassadeur de Turquie en France ainsi qu’au ministre français des Affaires étrangères un courrier dans lequel elle fait part de ses vives inquiétudes sur la situation en Turquie depuis le coup d’Etat raté du 15 juillet. 

« Les nouvelles qui nous parviennent de Turquie sont de plus en plus alarmantes », commence le communiqué de l’Intersyndicale regroupant la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, la CGT, FO, la FSU, Solidaires et l’Unsa. « Sous prétexte de punir le réseau des responsables [du coup d’Etat], qualifiés de terroristes, ainsi que toute personne supposée avoir des liens avec le terrorisme, 111 000 personnes ont été limogées ou suspendues par décret, dont 48 500 dans l’enseignement et les universités, 34 000 des ministères de la Santé, de la Justice et de l’Intérieur, 22 000 dans la police », explique l’Intersyndicale. Côté presse, elle dénonce « La fermeture de plus de 170 médias et la confiscation de près de 777 cartes de presse. Aujourd’hui, 142 journalistes sont détenus dans les prisons turques. »

 

Un appel aux autorités françaises et européennes

Selon cette l’Intersyndicale, la répression ne faiblit pas, au contraire, elle parle même « d’une véritable escalade. » « Le 29 octobre, (…), les autorités limogeaient 10 000 fonctionnaires supplémentaires, annonçaient la fermeture de 15 autres médias et la limitation des droits des avocats. Désormais, les recteurs d’université ne seront pas élus mais choisis par le président de la République. »

L’intersyndicale dénonce la nomination d’un administrateur à la tête de la principale ville du sud-est du pays ainsi que dans une vingtaine d’autres communes. « Le 4 novembre, ajoute le communiqué, les co-présidents et plusieurs et plusieurs députés du Parti démocratique des peuples ont été placées en détention préventive. (…) Face à cette situation d’une extrême gravité, nous soutenons l’action des syndicats qui exigent la réintégration immédiate de tous les salariés licenciés ou suspendus. Nous sommes entièrement solidaires des travailleurs de Turquie et de leurs syndicats en ces moments difficiles où sont violemment enfreints leurs libertés et droits syndicaux. »

L’Intersyndicale appelle les autorités françaises et européennes « à agir résolument afin que la Turquie respecte notamment la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales dont elle est signataire. »