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[Jeudi 7 juin après-midi] Les retraites et le revenu universel s’invitent au congrès

Publié le 07/06/2018

Les délégués ont poursuivi leurs débats sur la résolution générale jeudi après-midi. Avec toujours la même ligne de conduite : le respect de la cohérence du projet de la CFDT.

Dans l’agenda chargé des réformes à venir, la refonte des régimes de retraites figure en bonne place. Dossier emblématique pour la CFDT, il était au programme des débats sur la résolution générale organisés jeudi après-midi au congrès de Rennes. « Ne prenons pas le risque d’être associé au projet du gouvernement », a prévenu le syndicat des Métaux de Caen, monté à la tribune au son du cor de chasse. Il souhaitait, à travers son amendement, supprimer de la feuille de route de la CFDT pour les quatre prochaines années, toute référence au principe de retraite à la carte et de retraites par points ou en comptes notionnels. « La simplification du système ne doit pas se faire sur le dos des plus fragiles », a déclaré son porte-parole. Selon lui, le compte notionnel, revient à individualiser les droits à la retraite. Calculé en fonction de l‘espérance de vie, il oublierait « la pénibilité, l’usure au travail, les carrières longues ». « L’enjeu n’est pas de se caler sur un système suédois, lituanien ou allemand, lui a répondu le secrétaire national Frédéric Sève. Il s’agit de bâtir un futur système de retraite tel que nous le voulons ». Se référant aux précédents débats engagés sur ce thème par la CFDT et notamment à celui de 2010 organisé lors du congrès de Tours, il a rappelé son attachement au principe de « répartition basée sur la contribution des salariés ». Quant à la retraite à la carte, elle représente selon lui le meilleur moyen d’atteindre l’autre objectif que la CFDT s’est fixé : « offrir à chaque salarié le libre choix de la fin de sa carrière. » « Enlever ces mots la viderait de son ambition ». Les délégués ont fait leur choix. Cet amendement a été rejeté par 67,73 % d’entre eux.

Mourir dans la dignité, un nouveau droit porté par la CFDT

Quelques minutes plus tôt, c’est un autre sujet largement débattu lors de la campagne présidentielle qui s’est invité dans la salle du congrès. Alors que la résolution réaffirme l’objectif de la CFDT d’un « revenu décent pour chacun », le syndicat Interco des Hauts de Seine a voulu y introduire la défense d’un « revenu universel ». Critiquant la rapidité avec laquelle le débat aurait été refermé selon lui, ce syndicat a déclaré haut et fort qu’un « nouveau contrat social est possible ». « Ce procès en précipitation est faux, a rétorqué la secrétaire nationale Jocelyne Cabanal. Nous touchons à nos fondamentaux. La CFDT ne renonce pas à la dimension émancipatrice du travail ». Une dimension autour de laquelle est bâtie toute la première partie de la résolution. 67,53 % des délégués y ont vu une cohérence et ont voté contre cet ajout. Ils se sont en revanche largement exprimés en faveur de l’intégration d’un tout nouvel article (93,79 %), traitant d’un sujet inédit dans une résolution de la CFDT : la fin de vie. À la demande de l’Union territoriale de retraités des Hauts de Seine, elle porte désormais la revendication du droit à toute personne « de mourir dans la dignité et d’être acteur de sa fin de vie ». Une nouveauté accueillie par un tonnerre d’applaudissements.

dprimault@cfdt.fr