Une semaine au plus près des salariés des TPE

Mercredi 21 septembre, Dijon

Le parc de la Colombière, à Dijon (Côte-d’Or) a des airs de fête. Une immense girafe et un grand toboggan gonflables attirent les regards. Le soleil brille, la température est clémente et l’équipe de militants CFDT se donne à fond pour la première Journée des nounous. « L’idée est simple, explique Juliette Deharo, la secrétaire de l’union départementale : une équipe spécialisée dans l’animation s’occupe des enfants, et les militants s’entretiennent avec les assistantes maternelles. Nous voulions expérimenter de nouvelles formes de rencontres, moins formelles que des distributions de tracts. D’ailleurs, nous organisons un deuxième événement similaire le 9 novembre prochain. »

L’équipe TPE (animée par Pascal Gilbert, chargé de mission à l’Union régionale interprofessionnelle de Bourgogne, et Kemal Batirbek, secrétaire régional, tous deux chargés des TPE) explique aux salariées l’intérêt des élections à venir et l’importance de voter CFDT. Lors des dernières élections en Côte-d’Or, la CFDT avait mille voix de retard chez les assistantes maternelles sur son principal concurrent, le syndicat professionnel Spamaf. Un retard que l’équipe entend combler.

« Un syndicat, c’est bien quand on a des soucis », souligne Amandine, une assistante maternelle de 29 ans qui sait de quoi elle parle pour avoir travaillé un an dans une association sans être payée. Au fil de la journée, 30 assistantes maternelles et 190 parents auront été en contact avec la CFDT. Un bilan que Juliette Deharo juge très positif. « Presque toutes les assistantes maternelles ont un profil Facebook qu’elles nous ont donné. Elles échangent beaucoup entre elles par ce média. C’est leur façon de lutter contre l’isolement. Par ce biais, on va pouvoir leur donner des informations et les tenir au courant concernant les élections », explique Juliette, qui croit beaucoup à ce mode de communication.

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Mercredi 21 septembre, Cahors

Dans le Lot, département rural qui compte seulement six communes de plus de 3 000 habitants et dont 95 % des entreprises ont moins de dix salariés, Laurent Berger est venu échanger avec des candidats CFDT à l’élection TPE. Parmi eux, Murielle, serveuse depuis douze ans, explique avoir accepté d’être candidate parce que « seule, on ne peut rien obtenir. Et puis c’est mieux de voter pour une personne que sur sigle ». Bernard, salarié du particulier employeur après avoir travaillé en entreprise, n’a pas hésité longtemps avant de se présenter : « Avoir un syndicat pour un salarié, c’est important parce que la proximité avec l’employeur freine toutes les revendications. » De son côté, Sébastien, auxiliaire ambulancier, ne dit pas autre chose : « Il ne s’agit pas d’entrer en conflit avec un patron que l’on côtoie tous les jours mais de résoudre les éventuels problèmes. Pour moi, une entreprise sans délégué du personnel, c’est comme un ordinateur sans antivirus ! » Un message partagé par Laurent Berger, venu leur rappeler qu’« être candidat CFDT, ce n’est pas défendre une vision misérabiliste du monde du travail, mais œuvrer à défendre les droits des salariés ».

Mercredi 28 septembre, Nevers

En Bourgogne aussi, les candidats sont motivés. Alban est toute jeune adhérente. Avec seulement quelques années d’expérience dans une agence d’intérim, elle a pu constater « l’hétérogénéité des métiers et des réalités que recouvre le tissu des très petites entreprises, mais aussi l’isolement des salariés ». C’est ce qui l’a convaincue de se porter candidate à l’élection TPE. Comme elle, ils sont dix dans la région à s’être lancés. Pour les accompagner, ils peuvent compter sur l’appui de l’unité volante TPE, mise en place dès avril 2015 par l’Uri. En dix-huit mois, ce sont près de 4 000 salariés rencontrés, et des centaines de fiches contact récupérées afin de les relancer dans la dernière ligne droite de la campagne. Les retraités sont également dans l’action dans le cadre de la Semaine bleue. « Une manière originale de créer du lien intergénérationnel, en incitant les retraités particuliers employeurs à ouvrir le débat et sensibiliser les salariés du secteur », explique Kemal Batirbek, responsable régional de la campagne.

Jeudi 29 septembre, Melun

Rendez-vous était donné à 9 heures à l’Union départementale de Seine-et-Marne. Autour d’un café, une trentaine de militants se préparent à partir arpenter les rues du vieux Melun à la rencontre des salariés des TPE du centre-ville. Marc Francon, le secrétaire de l’UD, rappelle que « dans le 77, on n’a pas attendu l’élection TPE pour aller voir les salariés des entreprises de moins de 11 : cela fait trois ans qu’on organise des tournées et qu’on leur distribue des tracts ». De son côté, Pierre Scafogliero, le responsable de la campagne pour l’Uri Île-de-France, insiste sur le fait que cette matinée s’inscrit dans le cadre des « plus de 250 actions prévues dans la région jusqu’au vote en novembre-décembre prochain ». L’Île-de-France est en effet un enjeu majeur dans ces élections puisque 10 % des salariés des TPE y travaillent. Mettant en pratique la volonté affichée de la Confédération d’être à la disposition des équipes pour des actions de terrain jusqu’au vote, Laurent Berger a intégré l’une des trois équipes qui ont quadrillé deux heures durant les artères commerçantes de Melun. Dans la quasi-totalité des commerces, les militants CFDT ont pu engager la conversation avec les salariés présents et leur laisser des guides TPE. « L’avantage d’aller à leur rencontre depuis longtemps, c’est que les salariés comprennent qu’on ne vient pas uniquement pour leur demander leur vote, conclut Marc. Ils sont très demandeurs d’informations… Espérons qu’ils se souviendront qui leur a répondu au moment de voter ! »

hebdo@cfdt.fr