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Jeld-Wen : Les salariés sont brutalement priés de prendre la porte

Publié le 26/03/2015

Mardi 10 février, le fabricant de portes JELD-WEN France annonce lors d’un Comité central d’entreprise, la fermeture le 1er juillet prochain du site d’Argentré-du-Plessis. 105 salariés et 20 intérimaires se retrouvent sur le carreau. L’annonce est brutale. Sans signe avant-coureur.

Jeld-Wen France est une filiale de la société américaine Jeld-Wen inc, un des premiers fabricants et distributeurs de portes intérieures et extérieures commercialisant également des portes de patio, des fenêtres et des escaliers. Elle possède en Europe des unités de production et des bureaux de vente dans plus de 15 pays, employant en tout plus de 6 000 personnes.

En France, Jeld-Wen est un des principaux acteurs sur le marché de la porte intérieure et emploie 617 salariés répartis sur trois sites de production. L’un à Ussel (Corrèze), un autre à Eauze (Gers) un dernier à Argentré du Plessis, dans la région de Vitré.

20150321 111251La fermeture de ce dernier a constitué une vraie surprise pour la délégation. Jamais auparavant il n’y a eu de chômage ni de suspension des contrats intérim. Pire, un investissement en fin d’année d’une valeur de 1.4 millions d’euros était en cours d’installation pour une nouvelle ligne.

Rien ne permettait alors d’envisager une fermeture totale du site. Sous le choc après cette annonce brutale, les salariés ne veulent pas baisser les bras. Ils se préparent à la contre-attaque.

Des sirènes sous les fenêtres du siège

Première décision en réaction à ce « coup de massue », l’arrêt de l’usine d’Argentré-du-Plessis. Ils ont repris l’activité au ralenti le mercredi 11 février avec amertume. En n 17 ans de présence dans l’entreprise, le Cédétiste Stéphane Cadieu explique qu’il a vu passer « onze directeurs ». Il faisait partie des 90 salariés du site d’Argentré qui ont fait le déplacement jusqu’à Eauze, dans le Gers, le jeudi 26 février. Au siège français du groupe se tenait alors un Comité central d’entreprise (CCE), condamnant 105 emplois. Voulant défendre leurs emplois, les salariés ont manifesté sur le site gersois, au bruit des sirènes.

Dans les bureaux, pendant le CCE, les représentants du personnel, assistés d’un juriste, ont rejeté le plan social proposé par la direction. « Un prochain CCE aura lieu les 10 et 11 mars à Argentré. Nous allons alors présenter un accord de méthode, c’est-à-dire un calendrier de ce que l’on veut voir mis en place. Nous essayons de faire preuve de dialogue », explique le syndicaliste Stéphane Cadieu.

Les salariés ont pris contact avec un avocat spécialisé dans la gestion des plans sociaux pour les défendre. Si l’avenir du site d’Argentré semble compromis, la délégation veut encore y croire. Des solutions restent possibles, notamment le recours au chômage partiel avec modulation horaire. La CFDT veut essayer de construire alors que la direction souhaite une fin rapide sans discussion possible. « Tout ce que l’on veut, c’est garder notre travail. Mais si le site ferme, on veut pouvoir retrouver du travail rapidement ».