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L’Europe, garante de paix, conquête démocratique, enjeu social

Publié le 15/05/2014

Mai 1914, dans toute l’Europe des millions de jeunes femmes et hommes font des projets d’avenir…ils ne savent pas que dans quelques semaines leurs vies vont basculer ou s’achever dans l’horreur !

Mai 2014, dans toute l’Union Européenne, les citoyens sont appelés aux urnes…dans beaucoup de pays, dont ceux qui ont fondé l’Union Européenne, c’est l’indifférence, le scepticisme voire l’hostilité qui domine à l’égard de la construction européenne.

Ce projet inédit dans l’histoire de l’humanité, créer un espace démocratique de coopération là où naguère s’affrontaient des nations sûres de leur bon droit, rencontre bien des difficultés.

Des difficultés à bâtir un système économique à la fois capable de faire face à la mondialisation et d’harmoniser les modèles sociaux dans l’intérêt des populations. Des difficultés aussi à accepter de mettre en commun les prérogatives des pays membres pour concevoir une action politique européenne. Des difficultés à comprendre à quoi sert l’Europe, ce que soutient et porte l’Union Européenne.

Le risque est grave que de ces difficultés deviennent un renoncement, un renoncement qui serait lourd de menaces pour les générations futures.

Parce que c’est un enjeu pour la paix et la démocratie, le syndicalisme européen agit avec la volonté de rapprocher les peuples, de combattre partout les inégalités, de développer l’accès à l’emploi de qualité et à la dignité humaine qui en découle. C’est avec ces objectifs qu’il s’attelle à surmonter les difficultés de la construction européenne.

Au travers de la Confédération Européenne des Syndicats (CES), la CFDT prend une part active dans cette démarche.

Dans la situation économique et sociale actuelle, avec une évolution structurelle de notre modèle, le syndicalisme européen commence à dépasser les positions nationales divergentes au profit de revendications communes.

En effet, les contextes nationaux et le nombre d’organisations syndicales en Europe favorisent les désaccords syndicaux potentiels car les réalités nationales et locales sont potentiellement vécues différemment et des écarts existent sur le niveau de l’emploi, le taux de chômage, le niveau de qualification, les salaires, la protection sociale.

Les possibilités d’agir syndicalement sur le territoire européen existent pourtant. Par exemple dans les groupes d’entreprises européens et internationaux bien sûr mais aussi dans les filières et les administrations avec les organisations syndicales des autres pays européens qui travaillent dans les mêmes entreprises ou les mêmes filières.

C’est un des éléments qui est ressorti de rencontres de militants bretons et ligériens avec des militants en Pologne de Solidarnosc en mars dernier.

En effet, des points communs existent, des entreprises sont présentent dans les deux pays comme Carrefour, H&M et de nombreuses enseignes des services et du commerce. C’est également vrai dans l’industrie par exemple dans l’automobile. D’autres secteurs vivent des difficultés en Pologne et en Europe comme la filière navale avec les chantiers de Gdansk qui sont passés de 16 000 salariés dans les années 80 à 1 500 environ aujourd’hui. Ce qui représentait une trentaine de navires par an contre un à deux actuellement.

Le dialogue social se joue à plusieurs niveaux, dans les entreprises, dans les branches, au niveau interprofessionnel mais il doit être amélioré dans les groupes et les filières au niveau européen. Les questions de développement économique des entreprises européennes et mondiales sont à considérer sur l’ensemble du périmètre, pas seulement site par site. Il en est de même pour les salaires et les conditions de travail.

Pour cela une intégration des nations au projet européen est nécessaire. Plusieurs conditions sont indispensables pour y parvenir : plus de visibilité de l’action politique européenne, avec une identification des rôles complémentaires des échelons administratifs et des régions relais de la politique européenne pour une mise en œuvre mesurable par les citoyens. Mais aussi, c’est notre rôle à tous les niveaux, des partenaires sociaux impliqués dans les choix économiques et sociaux.

La voix de la CFDT compte, elle doit influer les débats nationaux et européens. Les questions sociales sont un des éléments du développement économique et de l’emploi, le 25 mai, votez pour plus de démocratie sociale en Europe.