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Une plateforme participative pour bâtir la CFDT de demain

Publié le 31/01/2017

Jusqu'au 31 mars, tous les militants et adhérents de la CFDT sont invités à débattre des pistes de solutions identifiées pour améliorer le fonctionnement et la structuration de l’organisation.

« Chiche ! », avait lancé Laurent Berger en juin 2014 à la tribune du congrès de Marseille. En jeu : les nombreuses interventions sur l’organisation interne de la CFDT, ses lourdeurs, les redondances ou les insuffisances dans l’accompagnement, les moyens, etc. « Collectivement, réfléchissons, clarifions nos idées, échangeons, éventuellement expérimentons, débattons pour en faire une évolution partagée et positive pour tous », avait alors proposé le secrétaire général de la CFDT. C’est l’objet du chantier « Améliorer notre fonctionnement et notre structuration », qui a été lancé début 2015.

Un diagnostic, trois grandes thématiques

     


La plateforme est accessible à l’adresse participons.cfdt.fr.

Le diagnostic interne est téléchargeable sur l’espace logué du site www.cfdt.fr, rubrique « Informations aux organisations », « Rapports et brochures » puis « Améliorons ensemble notre organisation » et sera prochainement mis en ligne sur la plateforme.

     

La première phase a consisté à établir un diagnostic interne détaillé, élaboré sous la houlette d’un groupe du Bureau national et avec la participation d’un groupe miroir de syndicats, à partir de plusieurs éléments : une étude approfondie des missions des fédérations, unions régionales interprofessionnelles et unions (Retraités, Cadres et Fonctions publiques), des entretiens individuels avec 240 membres d’exécutifs et une grande enquête auprès des équipes syndicales sur leurs besoins et attentes, qui a recueilli 4 300 réponses. Ce diagnostic, présenté au Conseil national confédéral de mai 2016, avait fait ressortir trois grandes thématiques : « l’accompagnement des militants, car certaines équipes sont insuffisamment préparées ou trop isolées ; l’articulation entre les structures de l’organisation, qui manque parfois de fluidité ; et, enfin, la nécessité d’adapter les moyens à nos objectifs », expliquait le secrétaire national Thierry Cadart début novembre dans Syndicalisme Hebdo (no 3567). Et d’ajouter : « Si nous voulons être en capacité de relever les défis du syndicalisme du xxie siècle, nous devons répondre avec clairvoyance et courage aux défis que pointe ce diagnostic. » C’est à cette fin que le Bureau national de décembre a validé des pistes de solutions autour de six axes : faciliter la syndicalisation ; mieux outiller et accompagner les équipes syndicales ; soutenir les syndicats par une action des fédérations et des unions régionales ; renforcer l’émancipation des militants et des adhérents ; développer la coopération, la coordination et le travail en réseau ; s’engager collectivement à faire de la formation un droit facile d’accès.

L’intelligence collective à la manœuvre

Pour se mettre à la hauteur de l’enjeu, l’organisation a décidé d’innover en proposant à tous les responsables, militants et adhérents de s’emparer de ces sujets sur une plateforme collaborative. « Nous pensons que c’est ensemble et avec tous les adhérents de la CFDT que nous trouverons les solutions les plus pertinentes pour améliorer notre fonctionnement et notre structuration », a écrit Laurent Berger aux secrétaires de syndicat, qui ont eu la primeur, le 16 janvier, de l’accès à la plateforme. Dès le 1er février et jusqu’au 31 mars, elle sera également ouverte à tous les adhérents. Chacun pourra alors argumenter et voter pour ou contre telle ou telle piste, mais aussi proposer ses propres solutions. En suscitant le maximum d’interactions au sein de l’organisation et « en faisant appel à l’intelligence collective, je suis convaincu que nous nous donnons les moyens de faire remonter des points de vue divergents, d’identifier de nouveaux besoins et de faire émerger les meilleures idées », souligne Laurent Berger dans son courrier aux syndicats. Les meilleurs contributeurs auront d’ailleurs l’opportunité d’échanger avec le secrétaire général de la CFDT sur cette évolution à venir de l’organisation.

Parallèlement à la plateforme, une tournée des secrétaires nationaux est programmée dans les fédérations et unions régionales. Si l’actualité revendicative ne sera pas absente de ces temps d’échange, des ateliers relais permettront d’approfondir telle ou telle piste envisagée, ou d’en faire émerger de nouvelles. « Il s’agit de mobiliser l’ensemble de l’organisation autour de cette démarche qui doit respecter trois principes : reconnaître à chacun le droit d’avoir une opinion différente et la respecter, favoriser la participation de toutes et tous aux débats, n’exprimer aucun propos injurieux, discriminant ou contraire au droit », insiste Luc Scappini, secrétaire confédéral responsable du projet « Améliorer notre fonctionnement et notre structuration ». Pour le reste, tout est permis, y compris décliner ces débats jusque dans les syndicats et sections d’entreprise et d’administration. Un kit sera d’ailleurs à disposition sur la plateforme.

Après le temps du débat, celui de la décision

À l’issue de ce processus collectif de débat inédit, une synthèse des débats sera publiée sur la plateforme fin avril 2017. Début mai, le Bureau national apportera une réponse aux 50 propositions ayant obtenu le plus de votes favorables. Car, rappelle Laurent Berger, « après le temps du débat viendra celui de la décision ». Au final, c’est bien le Bureau national de juin qui validera ensuite les propositions retenues et leur sort : « Certaines seront inscrites dans le projet de résolution pour être soumises aux délégués du congrès de Rennes, en 2018 ; d’autres seront immédiatement mises en œuvre ; d’autres encore feront l’objet d’expérimentations », explique Luc Scappini. Dans tous les cas, elles serviront un triple objectif, celui d’« une CFDT plus proche, plus attractive et plus efficace ». À vos claviers !

aseigne@cfdt.fr