Transitions collectives : Le dispositif se précise

Publié le 08/01/2021

Se reconvertir quand son emploi est menacé sans passer par la case chômage, c’est toute la promesse des transitions collectives. Porté par la CFDT dans le cadre de la concertation sur le volet compétences du plan de relance, ce dispositif a vu ses contours précisés pour une entrée en vigueur au début 2021.

« Il s’adresse aux salariés confrontés dans un secteur ou une entreprise à une restructuration due à un retournement durable du marché, explique Yvan Ricordeau, secrétaire national chargé de la formation professionnelle. L’idée, c’est de former massivement des salariés dont les métiers sont menacés afin qu’ils puissent évoluer à l’intérieur ou l’extérieur de l’entreprise, ou dans un autre secteur d’activité. Le dispositif permet un maintien du contrat de travail et de la rémunération pendant la durée de la formation. » L’État prend en charge à 100 % la rémunération et la formation des salariés des entreprises de moins de 300 salariés (75 % pour les entreprises de 300 à 1 000 salariés et 40 % pour les plus de 1 000). Une enveloppe de 500 millions d’euros issue du FNE-Formation est mobilisée à cet effet.

Mais rien ne sera possible sans un dialogue social effectif au sein des entreprises concernées comme au niveau territorial. « Les passerelles entre les métiers de départ et de destination se construiront dans le cadre de plateformes territoriales, qui mettront en relation les entreprises, les acteurs de la formation professionnelles et les partenaires sociaux », décrit Yvan Ricordeau. Le pilotage opérationnel sera confié aux associations paritaires Transitions Pro (ex-Fongecif) où la CFDT est largement présente.

Des formations proposées en fonction des besoins

Dans les entreprises en difficulté, la négociation d’un accord GPEC permettra de déterminer les emplois les plus vulnérables. Les salariés intéressés pourront s’engager dans le dispositif, toujours sur la base du volontariat, et se verront accompagnés par le conseil en évolution professionnelle (CEP) dès le début de leur parcours. Les formations seront proposées en fonction des besoins en recrutement exprimés par les entreprises du même bassin d’emploi, ou selon des listes de métiers d’avenir ou en tension identifiés par les branches. Lancé dans les prochaines semaines à titre expérimental, le dispositif devrait être rapidement généralisé. La CFDT souhaite qu’il ne reste pas une simple réponse à la crise mais s’inscrive durablement dans le paysage de la formation professionnelle.

mneltchaninoff@cfdt.fr 

photo Fred Marvaux / Réa