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Pour la CFDT, le plan de sobriété doit s’appuyer sur le dialogue social !

Publié le 20/10/2022

Dans un contexte marqué par l’accélération du dérèglement climatique et la guerre en Ukraine, la transition énergétique est plus que jamais une priorité. Le gouvernement s’est engagé à réduire de 10% nos consommations énergétiques au niveau national d’ici 2024.

Des mesures « volontaires », sauf pour les agents de l’État

À l’issue d’une série de travaux thématiques initiés à l’été, un plan de sobriété énergétique a été annoncé le 6 octobre. Il comprend un ensemble de mesures transversales et sectorielles, qui reposent essentiellement sur du volontariat (à l’exception notable des administrations et agents publics).

De manière synthétique, ces mesures visent principalement à :

  • Réduire, ou décaler hors des pics, la consommation de chauffage, de climatisation et d’eau chaude dans les bâtiments et logements : respect des normes de températures du code de l’énergie (température moyenne de chauffage à 19°C et activation des climatisations seulement au-dessus de 26°C), décalage de la mise en route des appareils les plus énergivores, remplacement d’équipements, etc. ;
  • Favoriser des modes de transports durables (covoiturage, transports en commun, limitations de vitesse, remplacement de flottes, etc.). À cet égard, la CFDT a revendiqué et obtenu que le plafond du forfait mobilité durable passe de 200 à 300 € par an dans le secteur public (voir la fiche ARC).
  • Réorganiser le travail pour limiter les consommations énergétiques (décalage des horaires, incitation au télétravail, etc.). À la demande de la CFDT, l’État employeur s’est engagé à augmenter l’indemnité forfaitaire de télétravail de ses agents de 15 %.
  • Adopter des pratiques de commande publique, d’achats et de numérique responsables.

La CFDT se félicite que le thème de la sobriété ait enfin été pris en compte par les pouvoirs publics. C’est essentiel à la fois à court et à long termes :

  • À court terme, cela doit permettre de faire face à la crise énergétique actuelle en réduisant les risques de délestage (coupures dues à une demande d’électricité supérieure à l’offre), afin de préserver la pérennité des activités et donc des emplois, ainsi que de diminuer le coût de la crise énergétique aussi bien pour les ménages, les entreprises que les finances publiques.
  • À long terme, la sobriété est, avec l’efficacité énergétique (une moindre consommation d’énergie pour un même usage) et la décarbonation, l’un des trois leviers pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et réduire les effets du dérèglement climatique.


Concernant les citoyens, il est utile de rappeler que 3,5 millions de ménages (12 %) subissent une précarité énergétique qui les empêche de se chauffer, de se déplacer ou de se nourrir correctement : la CFDT continue de revendiquer des aides supplémentaires ciblées pour garantir leur accès à l’énergie.

Concernant les travailleurs, pour la CFDT, si ces mesures auront des impacts en matière d’organisation et de conditions de travail, elles ne doivent pas remettre en cause la qualité de vie au travail des salariés et des agents, ou leur pouvoir d’achat.
Aucune de ces mesures ne peut être appliquée de manière uniforme dans tous les secteurs, toutes les entreprises et toutes les administrations. Le plan de sobriété gouvernemental précise d’ailleurs, bien timidement, que la mise en œuvre doit amener à « repenser l’organisation du travail dans une démarche d’animation concertée ».

Plus directement, la CFDT revendique du dialogue social à tous les niveaux et du dialogue social de proximité, ainsi que le recours à la négociation collective pour construire des dynamiques de sobriété efficaces et acceptables par tous.


Des leviers pour agir

Le plan de sobriété gouvernemental fait plusieurs propositions qui peuvent servir de point d’appui pour engager une démarche de dialogue, voire de négociation.

C’est pourquoi la CFDT accompagne ses militants et adhérents dans cette démarche en mettant à leur disposition de nombreux outils pour mieux connaitre les obligations des employeurs, et pour passer à l’action.

En effet, dans le contexte actuel de crise énergétique, il est essentiel d’interpeller la responsabilité des entreprises et des administrations pour engager une démarche de dialogue et de négociation en faveur de la sobriété énergétique. Il s’agit de garantir la pérennité de l’activité de l’entreprise, de préserver les conditions de travail et d’emploi des travailleurs, de réduire leur budget énergétique.

Les plans de sobriété des entreprises et des administrations sont aussi l’opportunité d’engager une dynamique de plus long terme pour réduire l’ampleur du dérèglement climatique et anticiper les nécessaires adaptations de l’activité et du travail aux changements climatiques et environnementaux.

 

Les élus et mandatés CFDT sont des acteurs de première ligne pour accélérer la transition écologique, dans les entreprises et les administrations.