Tolérance zéro face au racisme
Tolérants, les Français ? Le 27e rapport sur la lutte contre le racisme sous toutes ses formes de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), remis le 21 mars au Premier ministre, dresse un état des lieux contrasté de l’état de perméabilité de la société française aux opinions racistes, antisémites ou xénophobes
Certes, la baisse globale des actes racistes en 2017 se confirme, mais le rapport note « une progression inquiétante des actes les plus violents » qui « requiert une extrême vigilance », selon la CNCDH, insistant sur ce point particulier – « si toutes les minorités sont concernées, les juifs semblent particulièrement touchés ». La CNCDH invite d’ailleurs à rester extrêmement vigilant quant au fait que ces actes ne doivent pas éclipser le « racisme ordinaire » qui affecte le quotidien de nombreuses personnes (regards hostiles, propos injurieux, discriminations dans l’accès à un logement ou à un emploi, etc.), et qu’il convient de lutter avec la plus grande fermeté contre la banalisation et l’accoutumance à ces expressions. La CNCDH alerte en outre sur la persistance d’un taux beaucoup trop élevé de victimes qui ne signalent pas les faits qu’elles ont subis : seuls 3 % des victimes d’injures racistes portent plainte, 17 % en cas de menaces et 30 % en cas de violences.
Un projet de loi pour muscler la lutte contre le racisme
Le nouveau plan interministériel de lutte contre le racisme et l’antisémitisme présenté le 19 mars par le Premier ministre devrait permettre de répondre à certains points du rapport. Ce plan prévoit un renforcement de la loi, notamment pour lutter plus efficacement contre les expressions de haine sur internet et les réseaux sociaux.
