Covid-19 : Mobilisation générale sur les plans sanitaires et économiques abonné

•Alors que la France est officiellement entrée en stade 3 de l’épidémie, le chef de l’Etat vient d’annoncer un confinement strict du pays à compter du 17 mars.
•Les dispositifs de sécurisation des travailleurs et des entreprises se mettent progressivement en place, en lien avec les partenaires sociaux.
•Plus que jamais, le dialogue social s’impose à tous les niveaux.

Par Anne-Sophie Balle— Publié le 17/03/2020 à 07h11 et mis à jour le 14/01/2021 à 13h59

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L’entrée en vigueur de lien vers le contenu : L'assurance-chômage reportée

Il aura fallu une crise sanitaire, économique et sociale pour que le gouvernement ne revienne finalement (mais partiellement) sur sa réforme, dont les mesures les plus drastiques devaient entrer en vigueur au 1er avril. Après un appel unanime des organisations syndicales à l’abandon de la réforme – réitéré devant la ministre du Travail lors de la rencontre du 13 mars – le gouvernement a choisi de reporter de cinq mois la modification du mode de calcul de l’allocation chômage, qui doit durement impacter ceux qui alternent les périodes de travail et d’inactivité (soit près de la moitié des demandeurs d’emploi indemnisés). Selon l’Unedic, quelques 850 000 demandeurs d’emploi sont concernés par cette mesure, principale source d’économies de la réforme. Un décret devrait être publié d’ici le 18 mars. La dégressivité des allocations pour les salariés touchant les hauts revenus elle, reste en vigueur, les premiers demandeurs d’emploi devant être concernés à compter de mai.

En l’espace de quelques jours, le pays est entré dans une nouvelle dimension. Celle d’un pays « en guerre » : Guerre sanitaire contre la propagation du virus, guerre économique et sociale, avec un pays prêt à contre-attaquer « quoi qu’il en coûte » selon les propres termes du chef de l’Etat.

L’interdiction des rassemblements et autres manifestations sportives tourmentaient déjà certains pans de l’économie depuis plusieurs semaines (événementiel, hôtellerie-restauration, voyagistes…) provoquant des demandes croissantes de chômage partiel, de l’ordre de 6 900 selon un décompte du ministère du travail du 13 mars dernier. Avec la fermeture des lieux « non indispensables à la vie du pays » (cafés, restaurants, cinémas…) décrétée ce week-end, le nombre de salariés placés en activité partielle a subitement bondi, passant de 120 000 à quelques deux millions. Ce 16 mars au soir, l’annonce du confinement strict de la population marque une nouvelle étape, dont les conséquences économiques et sociales sont, à ce stade, difficile à évaluer.

Un mécanisme « exceptionnel et massif »

Qu’en est-il du côté des dispositifs déjà mis en œuvre ? Dès son allocution du 12 mars, le chef de l’Etat avait confirmé la création d’un mécanisme exceptionnel et massif de chômage partiel. « L’Etat prendra en charge l’intégralité de l’indemnisation de tous les salariés en chômage partiel, quelle que soit leur rémunération (soit 85% du salaire net de tous les salariés, ndlr) » a précisé le ministre de l’Économie Bruno Le Maire devant les partenaires sociaux reçus vendredi 13 mars. Objectif : que les entreprises ne perdent pas leurs salariés et puissent rebondir plus rapidement après la crise. Pour cela, le gouvernement en appelle à favoriser les plans de continuité de l’activité – ce qui permettrait aux entreprises de conserver les emplois et compétences, y compris pour les apprentis.

Pour la CFDT, il s’agit également de construire des réponses exceptionnelles pour la formation, dans la continuité des dispositifs "former plutôt que licencier" instaurés pendant la crise de 2008, et qui avaient produit des résultats. Aussi insiste telle sur la nécessité de mobiliser des moyens dits exceptionnels. « Pour prendre en compte le contexte particulier qui contraint les mobilités, une partie des financements pourrait permettre de développer l’offre de formation digitalisée et à distance, » avance-t-elle. Une mobilisation des dispositifs existants en direction des salariés des entreprises de moins de 50 par les OPCO en lien avec les branches professionnelles serait alors privilégiée.

Attention aux angles morts

« Les dispositifs d’appui aux salariés ne doivent pas oublier les angles morts de la réponse aux conséquence de la crise sanitaire », insistait ces derniers jours Laurent Berger, citant en particulier les salariés du…

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