“Il faut proposer des solutions moins coûteuses” abonné

Entre dépendance énergétique et économique, le territoire des Grands Causses, dont la faible densité de population légitime l’utilisation de la voiture, a choisi une autre mobilité. Rencontre avec Arnaud Boudou, directeur général adjoint de ce parc naturel régional au pôle aménagement, paysage et évaluation.

Par Claire Nillus— Publié le 01/07/2019 à 09h08

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Pourquoi les élus du parc naturel régional des Grands Causses ont-ils développé un tel intérêt pour les mobilités nouvelles ?

ArnaudBoudouDRLe problème de la mobilité s’est imposé de lui-même lorsque nous avons lancé notre premier plan climat en 2008 avec l’objectif de réduire la dépendance énergétique de notre territoire. Le bilan énergétique du parc a révélé que 45 % de la dépense en énergie était liée à la consommation de carburant.

De plus, le budget des ménages pour les déplacements peut atteindre jusqu’à 40 % de leurs revenus dans certains secteurs du territoire. Il fallait donc nécessairement travailler sur la mobilité et repenser nos moyens de déplacement : ici, les habitants font en moyenne 36 kilomètres par jour pour aller travailler.

En dehors des deux villes que sont Millau et Saint-Affrique, il y a les causses comme celui du Larzac, où la densité est de quatre habitants au kilomètre carré. Comment peut-on imaginer se déplacer sans voiture ?

La vraie question pour nous n’est pas de se passer de sa voiture, mais de n’en posséder qu’une au lieu de deux et d’arriver à la remplir ! Les déplacements domicile-travail augmentent. Nous avons donc cherché des leviers pour lutter contre l’autosolisme et faire connaître de nouveaux services de mobilité.

Pour quels résultats ?

Depuis trois ans, les communes prêtent des vélos électriques pour que les habitants puissent les tester sur des trajets de moins de trois kilomètres, soit la majorité des trajets du quotidien. Plus de la moitié des testeurs en ont acheté un par la suite et certains ont même revendu leur seconde voiture. Notre expérience montre également que la pratique de l’autopartage permet de faire baisser les frais engagés pour la voiture individuelle d’environ 2000 euros par an. Tandis qu’en 2011, lorsque nous avons créé les premières aires de covoiturage, on nous riait au nez, aujourd’hui, la majorité des communes du parc en possèdent. De même, nous avons été les premiers à…

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