Retour

Le secteur de l'habillement solde… ses salariés

Publié le 20/01/2017

« Nous avons de fortes inquiétudes sur l’emploi dans le secteur du commerce d’habillement pour 2017 », explique Olivier Guivarch, secrétaire général de la Fédération CFDT des Services. La concurrence d’internet et les hausses des loyers des magasins constituent les principales causes du déclin du secteur.

La liste des entreprises en difficulté est longue.

À commencer par son leader, Vivarte (La Halle, Kookaï, André, Chevigon…). Depuis plusieurs années, le groupe flotte comme un bateau ivre. Successions rapides de PDG, rachat par des fonds de pension « vautours », spéculations sur la dette, absence totale de stratégie, Vivarte navigue à vue. Et qui trinque ? Les salariés, bien sûr ! De 22 000 en 2014, ils ne sont plus que 17 000 aujourd’hui. On savait l’enseigne André (135 magasins, 800 salariés) menacée, mais le PDG, Patrick Puy, a adressé des vœux particuliers le 11 janvier aux salariés du siège : il a annoncé la revente de Pataugas, Chevignon et Kookaï, et ce, au mépris des procédures obligeant la direction à réserver la primeur de ces informations aux instances représentatives du personnel ! Interrogé sur LCI, Laurent Berger a dénoncé cette situation : « C’est l’illustration d’une financiarisation de l’entreprise qui est insupportable. » Pour l’heure, l’équipe CFDT et son délégué syndical, Jean-Louis Alfred, préparent la riposte aux annonces officielles du comité de groupe qui aura lieu le 23 janvier.

De nombreux PSE en cours

Si quelques acteurs (Kiabi, Zara) tirent leur épingle du jeu, de nombreux autres sont dans la tourmente. C’est le cas chez Mim (1 550 salariés, 340 boutiques), où un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) est en cours. Idem chez Gap (55 licenciements). Chez Marks and Spencer, sept fermetures de magasins et 520 licenciements sont annoncés. Enfin, Camaïeu, malgré un accord en septembre 2016, n’a pas résorbé ses dettes. « Partout, la CFDT accompagne les salariés concernés et se montre très exigeante en termes de formation, de reconversion et de mutations des salariés », affirme Brigitte Gohier, secrétaire fédérale chargée du secteur.

dblain@cfdt.fr 

photo © GillesRolle_Réa