Pacte du pouvoir de vivre : Une première étape réussie abonné

• Quelque 700 militants syndicaux et associatifs étaient présents au lancement du tour de France du Pacte du pouvoir de vivre.
• Objectifs : décliner localement les 66 propositions du Pacte et impliquer les citoyens dans le débat.

Par Didier Blain et Guillaume Lefèvre— Publié le 06/12/2019 à 08h07 et mis à jour le 14/01/2021 à 13h59

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« Nous sommes nombreux à penser qu’il faut un nouveau modèle de développement ! Ce besoin de transformation doit se faire entendre sur tout le territoire, dans les entreprises, les mairies, les régions. C’est l’objectif de ce tour de France », lançait le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, devant les 200 militants syndicaux et associatifs réunis à Bordeaux à l’occasion du lancement du Pacte du pouvoir de vivre. Des Charentes à la Creuse, du Limousin à la Dordogne ou depuis les Pyrénées-Atlantiques, ils étaient nombreux, le 27 novembre, à témoigner de leur détermination et de leur engagement.

Le Pacte du pouvoir de vivre et l’intelligence collective


Soixante-six propositions pour un projet de société

Le 5 mars dernier, 19 organisations issues de la société civile (syndicats, associations, mutuelles, mouvements d’éducation populaire…) lancent leur Pacte du pouvoir de vivre. L’objectif est double : répondre aux malaises qui se sont fait jour dans le pays dans les semaines précédentes et prendre en compte les enjeux sociaux, environnementaux et économiques sans avoir à faire un choix. Ensemble, ils sont parvenus, au fil des mois, à « instaurer un rapport de force face à un gouvernement qui peine à entendre et surtout à écouter la société civile organisée », estime Marylise Léon, la secrétaire générale adjointe de la CFDT. À la fin août, le Premier ministre a d’ailleurs reçu les initiateurs du Pacte, venus présenter huit mesures d’urgence parmi lesquelles l’interdiction de la location de logements indignes et de passoires thermiques, l’évaluation de la toute nouvelle loi sur les 10 % les plus pauvres ou la revalorisation des minima sociaux au même rythme que les revenus du travail. Sans répondre exhaustivement, le gouvernement propose alors un calendrier de travail associant ministres et partenaires du Pacte sur cinq grandes thématiques. Ce travail avec les ministères a d’ores et déjà commencé. « La CFDT est présente dans chacune d’elles et pilote celle sur les maisons France Services afin de peser sur les choix gouvernementaux, et d’aboutir à des engagements », poursuit Marylise Léon.

Mais le national ne fait pas tout. De nombreuses propositions sont déclinables localement et s’adressent aux élus et décideurs locaux. C’est dans cette optique que les signataires du Pacte ont décidé d’amplifier la dynamique en organisant le tour de France commencé le 27 novembre, et qui se poursuivra au moins jusqu’en février 2020. « Les élections municipales vont fournir une bonne occasion aux organisations du Pacte de se faire entendre auprès des candidats et d’agir à plusieurs pour mettre en application les mesures que nous prônons collégialement », rappelait la CFDT dans son intervention à Liévin.

« Nous avons besoin de cette intelligence collective, de croiser nos regards, d’avoir une réflexion globale. Il est utile pour nous tous de travailler avec des gens compétents dans le domaine de la fiscalité, sur le droit au travail, sur l’environnement », ont expliqué, chacun avec ses mots, les représentants des organisations membres. Eux qui alertent les pouvoirs publics depuis des années sur la montée des inégalités, l’augmentation de la précarité, les dangers de l’injustice sociale ou l’urgence climatique veulent aujourd’hui peser dans le débat avec des propositions concrètes. « Le Pacte permet de mobiliser les forces et savoir-faire de chacune des organisations pour peser sur les politiques publiques ! Chacun avec ses spécificités. La culture de la négociation des uns ou celle du plaidoyer des autres. Cette diversité est une force, résume Samuel Leré, de la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme, avant d’insister sur l’ampleur de la dynamique. Nous sommes plusieurs millions de militants, de membres, d’adhérents, de bénévoles ou de donateurs à pouvoir agir du national au niveau local ! » « Pour cela, nous devons multiplier les actions dans les villes et les villages, sur des sujets clairement identifiés comme sur les mobilités, plaide Laurent Berger. Agir localement permet d’entraîner les citoyens et de les impliquer dans l’amélioration du quotidien. » Un échelon que les membres régionaux du Pacte entendent bien investir. « Nous allons monter des projets, mettre en place des groupes de travail sur des thématiques identifiées, territoire par territoire », développe Olivier Chabot, secrétaire régional de la CFDT de Nouvelle-Aquitaine et membre du comité de…

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