La fusion en 2012 des trois universités situées à Aix-en-Provence et à Marseille a eu un effet inattendu : la création d’une section CFDT… qui n’a cessé de se développer.
Pendant des années, la CFDT dans les universités aixoises et marseillaises était discrète ou, au mieux, rassemblait quelques militants qui avaient beaucoup de mal à se faire entendre. « Nous étions davantage un club de réflexion qu’une section syndicale », plaisante Roger Notonier. Selon cet ingénieur d’études qui a rejoint la CFDT dans les années quatre-vingt, les choses ont bien changé. La section qu’il pilote aujourd’hui compte quelque 150 adhérents et ne cesse de se développer. Une petite révolution née de la fusion en 2012 des trois universités qui se partageaient les étudiants aixois et marseillais. La CFDT n’était alors présente que dans l’une d’elles et constatait que cette vaste réorganisation était en train de se produire sans que l’on fasse grand cas du personnel. « Nous avons pris conscience qu’il fallait agir si on voulait pouvoir peser sur le cours de choses, explique Roger. Il y avait un risque de regarder les trains passer et de disparaître totalement du paysage syndical. »
Le choc des cultures produit par la fusion des universités
Une action dans la proximité Un positionnement clair Le souci de l’intérêt général |
Pendant cette période, le mécontentement des personnels est de plus en plus perceptible. La fusion est davantage perçue comme la prise de contrôle d’une université (celle de médecine) sur les deux autres que comme un rapprochement entre pairs. Le choc des cultures est violent. « Dans notre université, nous avions de l’autonomie, nous avions accès à la direction et notre avis était pris en compte. Du jour au lendemain, nous avions de nouveaux chefs et nous devenions de simples exécutants, résume Brigitte Faye, assistante ingénieur en développement durable. Sans parler des personnes à qui l’on demandait de déménager pour conserver leur poste. » Pris dans la tourmente, les agents finissent par se tourner vers Roger, qui tente, tant bien que mal, de les aider. L’addition des maux individuels finit par donner naissance à un petit groupe de militants qui forment encore la cheville ouvrière de la section. « Nous avons trouvé dans le collectif un lieu d’écoute et de solidarité que nous n’avions plus dans notre travail », insiste Brigitte.
Résultat, aux élections professionnelles de 2012, cette jeune équipe parvient à décrocher un poste au comité technique (CT) qui assure la présence CFDT au plus haut niveau. La dynamique est lancée. De plus en plus d’agents rejoignent la section et, aux élections de 2014, la CFDT voit son nombre de voix doubler et place de plus en plus de militants dans les différentes instances.
Une tournée hebdomadaire des services
« Avec Roger, nous sommes aujourd’hui connus comme le loup blanc », explique Fathia Tir. Élue au conseil d’administration de l’université sous l’étiquette CFDT, cette assistante sociale dynamique fait partie des militantes qui ont rejoint la section au moment de la fusion et qui explique une bonne partie de son développement. « J’ai toujours eu l’habitude de militer, explique-t-elle. Quand j’ai rejoint la CFDT, c’était tout naturel pour moi de faire le tour des services afin d’écouter les collègues et de débattre avec eux. Roger a eu un peu de mal au début. Ce n’était pas forcément dans son caractère, mais il s’est rapidement pris au jeu. » La clé du succès est certainement là. Depuis 2012, la section organise chaque semaine des visites de sites en vue de se faire connaître et de recueillir les questions, les doléances ou les revendications des agents, dont certains finissent par adhérer.
La forte présence en ligne de la section CFDT
Sur le terrain, le travail ne manque pas. La nouvelle université fait figure de mastodonte avec 75 000 étudiants et 8 000 salariés répartis sur 58 sites qui vont de Digne à Arles en passant par Aix ou Marseille. À cause de ce gigantisme, la section a fait le choix d’être extrêmement présente en ligne ; elle publie notamment sur l’intranet les comptes…