Ouverture du troisième congrès de la Confédération syndicale internationale

Publié le 19/05/2014

Le 3e congrès de la Confédération syndicale internationale (CSI), qui se tient du 18 au 23 mai à Berlin, s’est ouvert en fanfare. Tambours du Bronx et ensembles africains, latino-américains et asiatiques ont interprété un chant allemand célébrant la liberté.

Les 1 500 délégués venus de 161 pays, représentant 325 organisations syndicales vont travailler toute la semaine sur « le renforcement du pouvoir des travailleurs », ligne directrice du congrès déclinée en trois axes : la croissance syndicale, la réalisation effective des droits, l’emploi durable. La délégation CFDT est menée par Laurent Berger et Marcel Grignard, secrétaire national responsable de l’international.

Un congrès « pas comme les autres », selon les termes de Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, qui a choisi de valoriser le témoignage direct de travailleurs ayant souffert de discrimination, de déni de leurs droits ou d’exploitation. L’organisation du congrès est nouvelle, avec des débats éclatés en de multiples sous-commissions et un recours accru à l’interactivité via les réseaux sociaux. Les interventions des secrétaires généraux des organisations, limitées à quatre minutes, sont enregistrées en studio pour être ensuite diffusées en plénière. Aussi séduisantes soient-elles par leur modernité, ces modalités ne favorisent pas l’échange et le débat direct, regrette-t-on dans la délégation CFDT.

           
       La cérémonie d'ouverture du congrès en vidéo      

Dans son discours inaugural, la secrétaire générale a attaqué les pratiques antisyndicales en cours dans de nombreux pays et les atteintes à la démocratie et aux droits de l’homme. Elle a pourfendu les plans d’austérité, s’est insurgée contre la politique du FMI et contre le comportement des multinationales, appelant l’ensemble des congressistes à voter en ligne sur le site de la CSI pour élire « le pire patron au monde ».  Les succès résultant des campagnes de lobbying de la CSI ont été rappelés, applaudis par la salle. Ainsi la cause des travailleurs embauchés pour les infrastructures de la Coupe du monde de football au Qatar en 2022 s’est-elle fait entendre grâce aux incessantes alertes de la CSI. Près d’un millier de ces travailleurs réduits à l’esclavage, selon les usages de la « kafala », ont perdu la vie. Le président de la Fifa a récemment admis que le choix du Qatar pour organiser la Coupe du monde était « une erreur ».

Sur le plan interne, ce 3e Congrès présente également un enjeu électoral. Les instances dirigeantes et délibératives de la CSI vont être renouvelées et le mandat de la secrétaire générale, ainsi que celui de Michael Sommer, le président sortant, sont remis en jeu. De ce vote qui aura lieu mercredi 21 mai dépendront les orientations de la CSI pour les quatre ans à venir.

mneltchaninoff@cfdt.fr