La CFDT présente au Venezuela pour la Journée mondiale pour le travail décent

Publié le 09/10/2016

Une délégation de la CFDT a apporté son soutien à l’Asi, la nouvelle centrale syndicale vénézuélienne, à l’occasion de la Journée mondiale pour le travail décent. C’est aussi le début d’une coopération prometteuse entre les deux organisations

« Trabajo decente no hay » (Il n’y a pas de travail décent). « No » ont repris en chœur la centaine de militants de l’Asi (Alianza sindicale independiente) réunie le 7 octobre au théâtre Juarez de Barquesimeto dans l’Etat de Lara au Venezuela. Pour célébrer cette journée mondiale sur le travail décent, l’Asi a accueilli une délégation de la CFDT présente dans le pays pour initier une coopération syndicale prometteuse.

Le président de l’Asi, Carlos Navarro qui s’est félicité de cette présence réconfortante alors que la fondation de l’Asi n’a pas encore une année. « La CFDT est la première organisation syndicale européenne à nous apporter son soutien », a-t-il souligné. Revenant sur le travail décent, thème de cette journée militante, Carlos Navarro a expliqué qu’’il ne s’agit pas là d’un concept intellectuel mais bien « d’un projet concret. Le travail décent, c’est le droit à l’autonomie syndicale, le droit de grève, le droit de négocier des conventions collectives, le droit à une protection sociale, c’est aussi des conditions de travail qui ne mettent pas en danger la vie des travailleurs. »

Neuf millions de salariés précaires

Dans ce pays où les deux organisations préexistantes, la centrale bolivarienne inféodée au pouvoir de Hugo Chavez et aujourd’hui de Nicolas Maduro et la CTV (Centrale des travailleurs du Venezuela) qui roule clairement pour l’opposition politique, le travail décent apparait comme le cadet de leurs soucis. L’Asi, elle, relève ce défi. Avec ses 430 000 adhérents, elle entend défendre les intérêts des salariés. Et ils en ont besoin ! Le salaire minimum équivaut à 19 € mensuel. Entre les chômeurs, les non titulaires de la fonction publique, les travailleurs de l’économie informelle et les salariés du privé en contrat court, ce sont 9 millions des 14 millions salariés et agents qui vivent dans la précarité. Avec une inflation démentielle probable de 600 % cette année, leur pouvoir d’achat s’amenuise chaque jour.

Dans son intervention, Mariano Fandos, secrétaire confédéral de la CFDT a réaffirmé aux militants présents le soutien de la CFDT qui voit dans l’Asi, une organisation jeune, fortement féminisée, représentative de la diversité de la population et capable de propositions. Enfin, il a insisté sur « la nécessité de mettre en place un dialogue social au plus près des salariés dans un pays qui connait une triple crise politique, économique et sociale. »

dblain@cfdt.fr