Chômage : les prévisions alarmantes au niveau mondial
Le rapport annuel de l’OIT ne prévoit pas d’amélioration de la situation de l’emploi. Le nombre de chômeurs pourrait atteindre 215 millions d’ici 2018.
L’Organisation internationale du travail vient de publier ses Tendances mondiales de l’emploi pour 2014, et elles ne sont pas bonnes… En 2013, le monde comptait près de 202 millions de chômeurs, soit 5 millions de plus que l’année précédente. La reprise inégale de l’économie et les prévisions de croissance régulièrement revues à la baisse au cours des derniers mois expliquent largement cette situation mondiale de l’emploi, malgré des disparités importantes : l’Amérique Latine, avec moins de 50 000 chômeurs supplémentaires contraste avec les pays d’Asie de l’Est et d’Asie du Sud, qui concentrent à eux seul plus de 45% des nouveaux demandeurs d’emploi. Et la situation ne devrait pas s’améliorer dans l’immédiat. L’OIT anticipe d’ici 2018 une nouvelle hausse du chômage de 13 millions de personnes, les 40 millions de nouveaux emplois créés chaque année étant insuffisants pour absorber les 42,6 millions de nouveaux entrants sur le marché du travail.
L’urgence de politiques actives de l’emploi
Une vidéo pédagogique sur le site de l'OIT (en anglais) |
Conséquence directe de cette dégradation, la durée du chômage ne cesse de croître. Elle a même doublé dans nombre d’économies avancées, y compris « dans les pays où sont apparus des signes encourageants de reprise économique », indique l’OIT. En 2013 les Etats-Unis comptaient 40% de chômeurs de longue durée, une situation préjudiciable tant pour les finances publiques que pour la perte de qualifications inhérente à un éloignement prolongé du marché du travail.
Aussi l’OIT plaide t’elle d’urgence pour une amélioration des services d’aide à la recherche d’emploi et de la qualification des chômeurs : en passant de 0,6% à 1,2% du PIB les « dépenses publiques consacrées au financement de mesures actives en faveur du marché de l’emploi », les pays de l’OCDE seraient en mesure de créer « près de 4 millions d’emplois supplémentaires dans les économies développées et dans l’Union européenne ». Sur le plus long terme, « un rééquilibrage des politiques macro-économiques et un revenu du travail plus élevé amélioreraient considérablement la situation de l’emploi ». Dans les pays du G20, de telles mesures pourraient réduire de chômage de 1,8 point de pourcentage d’ici à 2020, soit 6,1 millions d’emplois supplémentaires.