Covid-19 : Pendant cette crise “aucun sans-abri ne devrait être livré à lui-même” abonné

À Paris, pour les personnes sans-abri le confinement est une illusion. Confrontées à la fermeture de certains établissements d’accueil, les personnes vulnérables se retrouvent de plus en plus isolées. Face à cette situation, les agents de la Bapsa (la brigade d’assistance aux personnes sans-abri) poursuivent leurs maraudes et accompagnent ces citoyens « oubliés » de la République. Une mission plus que jamais essentielle pour cette fonctionnaire et militante d’Alternative Police CFDT.

Par Guillaume Lefèvre— Publié le 06/04/2020 à 13h23 et mis à jour le 14/01/2021 à 13h59

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Comment la brigade assure-t-elle ses missions pendant la crise ?

Nous sommes tous les jours sur le terrain, de 6h30 à 23h00. Avec la cinquantaine d’agents de la brigade, nous pouvons poursuivre nos missions de maraude dans les rues de la capitale. En temps normal, nous effectuons des transferts vers le centre d'hébergement et d'assistance aux personnes sans-abri (Chapsa) de Nanterre, pour qu’elles puissent recevoir un repas, prendre une douche et passer une nuit au chaud. Malheureusement le centre ne peut plus faire face à l’afflux. Les hébergements d’urgence sont débordés, certains fermés, d’autres ont réduit leur service, supprimant les cafés et les petits-déjeuners par exemple. C’est injuste !

Les personnes sans-abri subissent une double peine.

Oui. Déjà, en temps normal, ils sont laissés pour compte, mais aujourd’hui c’est encore plus flagrant. Ils deviennent invisibles. Ça devient compliqué pour eux d’accéder au minimum vital. On fait de notre mieux pour leur expliquer la situation. Ils sont plutôt compréhensifs parce qu’ils nous font confiance et qu’ils nous connaissent. Ils voient bien que malgré le COVID-19, on continue de venir les voir. Nous parlons beaucoup avec eux. On fait en sorte qu’ils gardent leurs repères. Avec nos sourires et nos visites, nous en sommes un ! Ils savent que nous sommes là pour les protéger et qu’on ne les…

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