Covid-19 : Les usines Renault en plein audit sanitaire abonné

À l’arrêt, les vingt sites du constructeur font l’objet d’un audit sanitaire pour préparer la reprise. Sous l’impulsion de la CFDT, un dialogue social de proximité s’organise afin de répondre, usine par usine, à toutes les questions soulevées dans la période.

Par Jérôme Citron— Publié le 27/04/2020 à 06h55 et mis à jour le 14/01/2021 à 13h59

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Avec 36 000 salariés en France et une longue tradition de dialogue social, Renault fait partie des entreprises dont la moindre décision, le moindre accord sont scrutés à la loupe. Par sa taille et son chiffre d’affaires, le constructeur pèse en effet sur toute la filière automobile, qui compte une multitude d’entreprises sous-traitantes. À l’arrêt depuis le début du confinement, comme l’ensemble du secteur, le groupe est en pleine réflexion sur la sortie de crise et semble s’orienter vers des négociations par site sous l’impulsion de la CFDT (23 %), deuxième organisation syndicale (derrière la CFE-CGC, à 32 %). Une stratégie très intéressante dans la période qui met en lumière l’importance d’un dialogue social organisé au plus près de l’activité.

La signature d’un vrai accord de crise avec la direction

« La première discussion avec la direction a été particulièrement tendue, voire provocante, reconnaît Franck Daoût, délégué syndical central CFDT. Alors que nous nous apprêtions à être confinés, elle refusait d’aborder la question sanitaire. Fort heureusement, son positionnement a très vite changé et nous avons pu signer quelques jours plus tard un véritable accord de crise. » Dans ce texte, Renault s’engage à ne procéder à aucun licenciement et à rémunérer les salariés à 100 % (prime comprise), quelle que soit leur activité. Aujourd’hui, 1 000 personnes ont encore un travail à plein temps. Les autres sont en chômage partiel total (la production) ou à mi-temps (principalement en Île-de-France, région qui comprend l’ingénierie et le tertiaire). En contrepartie, les salariés posent un jour de congé tous les quatre jours travaillés qui est placé dans un fonds de solidarité permettant de maintenir le niveau des salaires. « Cet accord n’a pas été difficile à obtenir, assure Franck. Le chômage partiel est un mécanisme assez courant dans l’automobile, une activité cyclique, et nous avons depuis longtemps ce fonds de solidarité. »

Une fois cette question réglée, les discussions ont pu reprendre au sujet de l’activité proprement dite. Il a tout d’abord été décidé de mener une phase de travail sur la situation sanitaire, en prévision d’une réponse à un audit, dans chacun des sites du groupe (à l’échelle mondiale). Dans les « commissions » chargées de ce travail, les organisations syndicales représentatives à l’échelon local sont représentées ainsi que la direction et la médecine du travail.…

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