[Vidéo] Restructurations massives chez Vivarte

Publié le 24/01/2017

Après avoir annoncé des suppressions de postes, sans en préciser le nombre, et la cession de plusieurs enseignes, la direction de Vivarte a confirmé ce 24 janvier la mise en vente de la marque de chaussures André.

Le suspense intenable dans lequel Vivarte maintenait ses salariés depuis des mois aura donc pris fin ce 24 janvier. Après avoir distillé des informations au compte-gouttes sur le devenir des 16.000 salariés, plusieurs annonces ont été faites en comités centraux d’entreprise (CCE) réunis ce mardi 24 janvier. Le groupe, plombé par une dette colossale, vient en effet de confirmer les cessions de Naf Naf et du chausseur André (son enseigne historique). Devant les craintes syndicales exprimées depuis l’annonce en septembre de la fermeture programmée de 55 magasins André sur cinq ans, la direction du groupe avait démentie début janvier toute velléité de vente de sa marque phare. Mais lundi 23 janvier, en comité de groupe, le nouveau PDG avait fini par concéder que la vente d’André était « probable ».

Ce même jour, la direction avait également annoncé le lancement de deux plans sociaux : La Halle aux chaussures et Vivarte Service (fonction support) et l’extension du plan social annoncé en septembre pour La Halle aux chaussures. Ce jour-là, Suze Mathis, déléguée du personnel chez André venue avec d’autres salariés du groupe sous les fenêtres du siège parisien, faisait part de son incompréhension. « On vient à peine de finir un plan social. La dernière boutique a fermé en décembre. On a vu des personnes qui avaient vingt-cinq ou trente années de maison devoir partir. Et là, ça recommence ? »

Financiarisation de l’entreprise

Car Vivarte n’en est pas à son coup d’essai : cette avalanche de mauvaises nouvelles intervient après les 1.850 suppressions de postes déjà subies en 2015 et les futures cessions des marques Kookaï, Chevignon et Pataugas. Au total, le groupe aurait déjà perdu près d’un quart de ses effectifs depuis 2014. Pour Laurent Berger, venu soutenir les salariés le 23 janvier (vidéo), cette casse sociale est révélatrice d’une financiarisation de l’entreprise.

« On est face à une stratégie d’actionnaires qui n’ont que la rentabilité en tête et font des restructurations successives sans jamais se préoccuper des hommes et des femmes qui sont derrière ». Les salariés de Vivarte en sont la triste illustration.

Pour l’heure, aucun chiffre précis du nombre d’emplois potentiellement concernés par ces quatre plans sociaux annoncés en moins de 24 heures n’a été transmis. Mais les organisations syndicales redoutent jusqu’à 2.000 suppressions de postes.

aballe@cfdt.fr