Retour

30 000 emplois industriels créés à Dunkerque : la CFDT dans les starting-blocks !

Publié le 01/05/2024

Le port de Dunkerque va devenir un territoire industriel pionnier de la décarbonation. La CFDT locale s’y prépare et Marylise Léon est venue sur place le 28 mars apporter son soutien.

WhatsApp Image 2024-04-30 at 15.55.46

Pas moins de 15 projets industriels vont voir le jour sur le port de Dunkerque à horizon 2026. Tous liés à la décarbonation. Les principales créations d’entreprise sont des usines de production de batteries : Orano XTC - 1700 emplois, Prologium – 3000 emplois, Verkor- 1200 emplois …, mais aussi des usines de production d’énergie : (H2V (Hydrogène) - 120 emplois, EMO-ATE (Parc éolien) – 150 emplois, CNPE Gravelines (réacteurs EPR) - 7500 emplois prévus. On trouve même une entreprise de torréfaction de café et de production de chocolat, parce que le transport de la marchandise se fera par la voile ! Un nouvel essor industriel pour le Dunkerquois grâce à la transition écologique. Retenu dans le cadre de l’initiative « Territoires d’Industries », ce projet a un double enjeu. D’abord redonner un nouvel essor industriel à Dunkerque, qui était autrefois une ville industrielle et portuaire florissante. La crise économique a ensuite entraîné la fermeture de la construction navale et la restructuration de la sidérurgie. Malgré des plans d’aides mis en place pour relancer l’activité (arrivée de nouvelles usines comme Pechiney, reconquête des friches industrielles, création d’une Université..), le Dunkerquois n’avait pas retrouvé un niveau d’activité économique permettant de réduire sensiblement le nombre de demandeurs d’emplois. L’autre enjeu est de faire de ce territoire un pionnier de la décarbonation industrielle et de la mobilité électrique. Les projets d’implantations d’usines de batteries sur ce territoire, complétées par les usines, en cours de création autour de Douai (Envision), Douvrin (ACC), mais aussi à Amiens (Tiamat) et bientôt à Valenciennes (H2V), vont faire de Dunkerque le centre névralgique de « la vallée des batteries française ».

Un projet aux retombées importantes sur toute l’agglomération. Les 20 000 emplois directs créés vont générer inévitablement d’autres emplois indirects et induits, et ils auront des conséquences sur l’ensemble de l’agglomération Dunkerquoise. Les entreprises auront besoin de main d’œuvre qualifiée : comment mettre en adéquation la formation et les débouchés offerts, notamment pour les jeunes ? Comment permettre aux salariés des entreprises qui vont fermer par l’arrêt de certaines productions (par exemple les moteurs thermiques) de changer de métier et de se reconvertir ? L’accroissement de la population salariée va entraîner de-facto une augmentation en besoin de logements, estimé à 12 000 : comment y répondre ? Comment répondre aussi à des besoins croissants en matière de santé de proximité, dans un secteur déjà en tension, y compris sur la médecine du travail pour le suivi sanitaire des salariés et de leurs conditions de travail ? Comment ne pas engorger un réseau routier déjà saturé (autoroute A16), ce qui va nécessiter une extension du port et un développement du ferroviaire pour le transport des marchandises ? « Pour que ça marche, insiste Franck Gonsse, du syndicat des dockers du port de Dunkerque, il faut articuler l’économie, l’environnement et le social ».

 

75255891-6c07-4a72-8830-4e468464f30eDSC00146

 

La CFDT est déjà prête. Lorsqu’on visite le port, comme l’a fait Marylise Léon ce 28 mars, accompagnée d’une cinquantaine de militants CFDT du territoire, on ne voit que des bâtiments en construction ou des emplacements réservés pour des implantations futures. Pas encore de nouveaux salariés. Et pourtant la CFDT locale a voulu anticiper : elle a lancé un groupe de travail, avec des représentants des secteurs professionnels concernés (chimie, métallurgie, transports, construction-bois, communaux, éducation nationale, enseignement privé, santé..) mais aussi avec des mandatés CFDT qui interviennent dans le domaine du logement, de la santé, de l’aménagement du territoire, de l’emploi et de la formation… Bref « un groupe de travail aux couleurs interprofessionnelles pour faire face à ce défi territorial », comme le précise François Kindt, de l’Union locale CFDT. Baptisé « TED CFDT » (Territoires d’Energies Dunkerquoises), ce groupe a reçu les encouragements de Marylise Léon. Les membres de ce groupe se donnent comme mission d’accompagner les salariés dans ces futurs emplois, de développer bien sûr la CFDT et d’alerter les décideurs économiques et politiques sur les besoins nécessaires pour (en parodiant un ancien slogan de la CFDT) « le pouvoir de bien vivre et travailler au pays ». A signaler : déjà une première présence du groupe au salon DK Job le 17 avril au Kurssal, occasion de rencontrer des potentiels futurs salariés des nouvelles entreprises prévues.

DERNIERE MINUTE : Le maire de Dunkerque se dit prêt à inviter partenaires sociaux et associatifs à une Conférence Sociale sur ce projet