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Pacte Lorraine : Alain Gatti, le secrétaire CFDT en Lorraine est un connaisseur du dossier (Est Républicain 15/10/14)

Publié le 15/10/2014

« Il n'y a pas autant de projet qu'on pourrait l'espérer. Ce n'est pas parce qu'on est en période de crise qu'il n'y a pas de solution. »

L'Est Républicain, Mercredi le 15 Octobre 2014 / Région Lorraine / Nancy 
Alain Gatti : « On sort de la culture de la négociation par l'affrontement »

Alain Gatti, en tant que secrétaire général de la CFDT, vous participez au comité tripartite qui examine les dossiers candidats au Pacte. Près d'un an après son lancement, êtes-vous satisfait ?
Oui, dans la mesure où ce dispositif débouche clairement sur des solutions concrètes pour les entreprises et la Lorraine. On est dans la réalité des besoins de l'économie, il y a de l'argent distribué déjà, et qui le sera encore dans les prochains mois. Surtout, cela peut déboucher sur des « effets de levier » économiques. Ils ont été estimés à 1,6 milliard d'EUR pour la région.

Pourquoi le Pacte est-il aussi important ?
Parce qu'il offre à l'économie de notre région une chance historique de s'adapter et de changer de braquet. C'est une opportunité de transition réelle. Il faut bien avoir conscience que lorsqu'un journaliste parisien m'appelle, ses questions s'orientent en général autour de : 1. Florange et la sidérurgie, 2. le climat, 3. le Front National, 4. les entreprises qui ferment... Avec le Pacte, on est sur une autre démarche. Mais il faut la faire savoir. Et là... on doit progresser.

C'est-à-dire ?
Pour des raisons diverses, les pouvoirs publics agissent, mais ne le font pas suffisamment savoir, en tout cas pas assez bien. Nous sommes, à la CFDT, favorables à ce que l'opération soit dirigée par un comité de pilotage partagé Etat-Région. Car le comble c'est qu'on a de l'argent à distribuer, mais il n'y a pas encore autant de projets qu'on pourrait l'espérer. Ce n'est pas parce qu'on est en période de crise qu'il n'y a pas de solution.

Autre impact positif du Pacte Lorraine, il a, dites-vous, modifié les relations entre partenaires sociaux et collectivités... Pourquoi ?
Parce que la situation est suffisamment grave, et les enjeux suffisamment sérieux cette fois pour qu'on sorte les uns les autres de nos postures traditionnelles. En toute bonne foi, on examine les dossiers, et on débat, ensemble. On ne sera parfois pas du même avis, mais on s'orientera néanmoins vers des compromis. Grâce au Pacte Lorraine, on sort de la culture de l'affrontement.

Recueilli par A. P.