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Broglio Corcieux : des salariés dans une situation inconfortable

Publié le 10/12/2013

Des salariés de la société Broglio réclament plus de 153 000 EUR à leur employeur. La direction organise aujourd'hui une réunion pour faire le point. L'affaire est en délibéré devant la Cour d'appel de Nancy.

© Vosges Matin, Mardi le 10 Décembre 2013 / Vosges

Une réunion a été organisée hier soir par le syndicat CFDT constructions bois en présence d'une partie des salariés de l'entreprise Broglio.

Le 31 janvier, la chambre sociale de la Cour d'appel de Nancy rendra son arrêt dans le différend opposant 15 salariés de l'entreprise de travaux publics Broglio à leur employeur. Une partie seulement du personnel - sur un effectif de 26 employés - a décidé d'introduire une action en justice.

Le 12 septembre 2011, les demandeurs ont saisi le conseil des Prud'hommes de Saint-Dié afin de faire valoir leurs droits : rappel des salaires pour la période de juin 2010 à août 2013 avec l'indemnité compensatrice de congés payés afférente ainsi qu'un rappel de gratification des mois de décembre 2010 et décembre 2011. Au total, cela représente une somme de 153 409,41 EUR qui est réclamée à l'employeur. Le 1er octobre 2012, le conseil des Prud'hommes a débouté les salariés de leurs prétentions. Le 22 octobre, Gérard Thiriet, défenseur syndical CFDT, a interjeté appel de la première décision après avoir reçu mandat de le faire. Entre temps, la société Broglio a été rachetée par le groupe TRB de Saulxures-sur-Moselotte. « Le nouveau propriétaire répond qu'il n'était pas au courant de la procédure prud'homale ! Une semaine avant l'audience du 21 novembre dernier devant la Cour d'appel, les 15 salariés ont été convoqués. On leur a proposé d'abandonner leurs demandes contre 3 % d'augmentation. Ils ont fait une contre-proposition : fin de l'action en justice s'ils obtenaient 80 % de la somme », précise Gérard Thiriet. Le cours de la justice s'est poursuivi. L'affaire est donc actuellement en délibéré... En attendant, les événements s'accélèrent. « Les salariés ont été reçus individuellement. On leur explique qu'il faut abandonner la procédure sinon l'entreprise est menacée de disparaître. »

La direction organise aujourd'hui une réunion en présence de l'ensemble des salariés pour faire le point de la situation. De son côté, Carlos Lopes, secrétaire général CFDT construction bois produits de carrières Vosges, a invité hier soir les 15 demandeurs au local CFDT, situé à la maison des syndicats de Saint-Dié. « Nous sommes là pour les conseiller et les rassurer. Ils ne savent pas comment réagir : y aller ou pas. Aujourd'hui, le contexte est très compliqué pour les salariés qui ont une pression phénoménale. L'employeur les met en porte à faux par rapport aux autres membres du personnel qui n'ont pas introduit de procédure. » Devant les personnes présentes, Gérard Thiriet, leur défenseur, a rappelé les différentes étapes judiciaires. « Les dés sont jetés. On ne peut pas revenir en arrière. Nous sommes en plein délibéré », souligne Gérard Thiriet qui les a mis en garde contre les conséquences d'un retrait à ce stade de la procédure. « Prenez une décision collective. Vous êtes partis ensemble, continuez et allez jusqu'au bout. Seuls ceux qui sont allés en justice toucheront leurs indemnités et pas les autres. Des salariés qui sont assaillis par leur direction, je n'ai jamais vu ça. » Aujourd'hui, sur les 15 personnes de Broglio, 3 ont été licenciées et une a démissionné.

B.M.