Retour

Une école d'infirmières condamnée

Publié le 20/02/2015

L'une des trois écoles d'infirmière de Nancy ne survivra pas au prochain « schéma régional de formation ». Celle de Brabois semble la plus menacée.

 L'Est Républicain, Vendredi le 20 Février 2015 / Nancy 

L'école de Brabois accueille environ 240 étudiants et forme 75 infirmières par an. Les 3 écoles de Nancy en forment 320.

« Le concours d'entrée du mois de mars est supprimé », constate Agathe Parola, présidente de l'ASSEBSI l'association étudiante de l'école qui se mobilise pour empêcher la fermeture de son école avec le soutien de la CFDT et du conseil de surveillance du CHU, présidé par Laurent Hénart,

La raison : « Une situation de l'emploi tendu pour les infirmières en Lorraine ». Depuis deux-trois ans, certaines se retrouveraient au chômage en quittant l'école.

La CFDT (syndicat majoritaire au CHU) dénonce une décision « unilatérale » « prise sans concertation » et en « dépit du bon sens ». « La situation de l'emploi est certes un peu tendue, mais ce n'est que conjoncturel. Les besoins sont réels à moyen terme si l'on tient compte des évolutions démographiques. Et si la situation est tendue ici, l'est -elle pour autant ailleurs ? », demande Alex Görge, secrétaire CFDT du CHU qui refuse de voir « les 17 membres du personnel encadrant sur le carreau ».

Pour la vice-présidente déléguée à la formation Laurence Demonet, réduire la voilure est une nécessité. « Nous avons doublé la capacité de formation ces dix dernières années. Elle est de 1.400. en Lorraine et 320 sur le bassin de Nancy », explique l'élue. Compte tenu de « la situation démographique », « après étude approfondie des besoins » et « en concertation avec l'ARS », il faudrait la réduire de « 12 % ».

Et s'il est vrai que la fermeture de l'IFSI de Brabois « qui forme 75 infirmières par an, contre 160 rue Lionnois, 85 au CPN de Laxou » a bien été envisagée, le choix définitif ne serait pas encore arrêté.

Le CHU - opposé au projet - a été invité par la région à faire d'autres propositions. Une réunion est prévue ce lundi.

Laurence Demonnet invoque la vétusté des locaux, mais reconnaît que ce problème se pose dans tous les « sites ». Les étudiants et la CFDT qui préparent une manifestation mardi 3 mars place Stanislas ne manquent pas d'arguments pour « sauver Brabois » : « Il serait incohérent de fermer le site alors que tous les efforts visent à justement constituer un plateau technique à Brabois dans la perspective du Pôle Santé 2017. D'autant qu'il est également prévu de fermer l'école de cadres ! Ce serait le seul CHU dans ce cas ! Pourquoi fragiliser le CHU de Nancy Brabois ? », demande Alex Görge

Les étudiants avancent deux arguments de poids : la proximité des médecins formateurs et l'accès au matériel pédagogique de la fac de médecine dont le mannequin du centre de simulation ; et la possibilité pour les élèves infirmières de se loger sur place à très bas prix.

Saïd LABIDI