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Ecotaxe : Metz dans l'attente de réponses de l'État (RL 11/10/14)

Publié le 11/10/2014

À Metz, les salariés d'Ecomouv' sont sous le choc après l'annonce de la suspension du péage transit poids lourds annoncée jeudi par la ministre de l'Écologie Ségolène Royal.

© Le Républicain Lorrain, Samedi le 11 Octobre 2014 / 00-IG / 

Jacques Stirn : « Les salariés d'Ecomouv', cela fait 18 mois qu'on les balade, ils ne peuvent s'inscrire dans des projets personnels. » Photo Karim SIARI

Il semblerait que la direction aussi « tombe également des nues » : « Elle a déclaré aux salariés qu'elle ne disposait d'aucune information de l'État à la suite de ces déclarations », a expliqué hier Jacques Stirn, délégué CFDT. « Pour elle, une déclaration publique ne peut se substituer à un contrat signé. »

La plateforme technique d'Ecomouv', implantée sur l'ancienne base aérienne de Metz-Frescaty, compte 157 employés qui, depuis de longs mois, vivent dans l'incertitude. « Les gens sont bouleversés, ils pleurent, ils ne disposent d'aucune vision d'avenir », affirme Jacques Stirn. Selon le délégué syndical, la direction a cherché à rassurer en prenant en compte « la situation psychologique inquiétante des salariés ». Ces derniers sont d'autant plus consternés qu'ils ont quitté, pour la plupart, d'autres emplois pour être recrutés par cette société privée qui devait prélever l'écotaxe. « La direction n'a pas évoqué de plan social. Elle est dans l'attente des décisions de l'État. Et a d'ores et déjà annoncé qu'elle provoquerait une réunion exceptionnelle dès qu'elle obtiendrait des réponses. »

« Déni de démocratie »

Ecomouv', ce sont également 130 douaniers qui s'interrogent. « Depuis la première suspension par Ayrault, ils font du rapprochement de fichiers. Du travail de m... Pour des gens surqualifiés », explique Philippe Schoun, secrétaire CFDT du syndicat des finances de Lorraine. « Un rapport du CHST fin 2013 soulevait des risques psychosociaux importants ». Au sein de ce service dédié au prélèvement des taxes, l'amertume domine. « S'il a été créé en Moselle, c'était pour pallier les suppressions militaires », rappelle Philippe Schoun. Ces fonctionnaires, comme les salariés d'Ecomouv', ont été mutés à Metz dans une perspective de stabilité professionnelle, puisque la société signait un contrat décennal (renouvelable une fois). Les délégués syndicaux CFDT crient au scandale : « Déni de démocratie puisque 526 parlementaires ont voté l'écotaxe », détaille Philippe Schoun. « Mauvais signe pour la transition énergétique et énormité financière à l'heure où tout le monde se serre la ceinture ».

Le personnel ne compte pas se laisser faire. « Il y aura le temps de la colère », ont annoncé les syndicats. « Les salariés ont besoin qu'on leur donne des gages pour leur avenir. Ils en ont assez des intérêts catégoriels supérieurs à l'intérêt général. »

Anne RIMLINGER-PIGNON

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