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Ecomouv'à Metz : la consternation (PQR 10/10/14)

Publié le 10/10/2014

Consternation et écoeurement à Metz et, plus largement en Lorraine, après l'annonce par la ministre de l'Écologie de reporter, une nouvelle fois et sans date butoir, l'écotaxe.

© Est Républicain, Républicain Lorrain et Vosges Matin, Vendredi le 10 Octobre 2014 / France Monde 


Un portique écotaxe qui devait taxer les camions. Ph. J. PELAEZ

Sur la plate-forme technique d'Ecomouv', installée dans l'ancienne base aérienne de Metz-Frescaty, la nouvelle a été ressentie d'autant plus violemment qu'elle n'était pas attendue. Selon une salariée, embauchée au démarrage de l'entreprise dans le cadre d'une reconversion, « le personnel a été abasourdi ». C'est le DRH qui en a informé les salariés, occupés actuellement à enregistrer les poids lourds susceptibles d'être taxés après le 1er janvier : « Lui-même l'a appris par voie de presse, rapporte l'opératrice d'Ecomouv'. Pour nous, cette fois, la situation devient vraiment angoissante. On ne comprend pas comment le gouvernement peut, à ce point, ne pas respecter ses engagements et plier aussi facilement devant les transporteurs. Maintenant, on replonge dans l'inconnu, comme il y a un an. » Les employés d'Ecomouv'devraient en savoir plus demain, leur direction ayant convoqué leurs représentants syndicaux. Le délégué syndical CFDT de l'entreprise a fait savoir, par l'intermédiaire de Nora Setti, responsable CFDTLorraine prestataires, que « cette suspension est perçue comme plus grave que les précédentes » et que « les gens sont très inquiets pour leur avenir ».Au plan politique, Jean-Luc Bohl, président de la communauté d'agglomération de Metz-Métropole, qui attend toujours, comme ses collègues maires, la concrétisation des promesses de l'État de compenser les pertes d'emplois consécutives aux structurations militaires, le « recul du gouvernement au moindre soubresaut catégoriel » est une « nouvelle atteinte à la région » et un « manque de respect pour les salariés d'Ecomouv', l'environnement et les finances de la France ». Jean-Luc Bohl n'exclut pas une « action collective ferme ».Le maire socialiste de Metz s'est dit « extrêmement déçu par cette décision » qui « démontre, une fois encore, l'incapacité de la France à se réformer ». Dominique Gros juge que Ségolène Royal « a dû céder sous la pression du lobby des camionneurs », alors que « l'écotaxe avait été admise par tous comme une mesure juste tant écologiquement que budgétairement ».Le président PS du conseil régional, Jean-Pierre Masseret, a estimé que cette « décision ne doit en aucune façon remettre en cause la nécessité d'un dispositif visant à dégager des ressources pour financer des infrastructures de transport dont notre pays a besoin ». Enfin, au siège parisien d'Ecomouv', pas de commentaire. « Il est bien trop tôt », s'est contenté de déclarer un porte-parole.Thierry FEDRIGO