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Entrepreneur, un nouvel emploi d’avenir après prof ?

Publié le 16/12/2014

Entrepreneur, un nouvel emploi d’avenir après prof ?  C’était le titre du deuxième colloque proposé par l’association «Aide Aux Profs» de Rémi Boyer qui s’est tenu mercredi 6 mai.

Face aux demandes toujours en progression d’aide à la reconversion, et après avoir constaté que le nombre de détachements se réduisait, Rémi Boyer s’est intéressé à la possibilité qu’ont les enseignants de cumuler une activité avec leur métier (cumul d’activité accessoire, décret de janvier 2011). Si exercer une activité passion peut permettre de se remotiver dans son travail auprès des élèves, monter une entreprise se prépare, s’anticipe. Le cumul d’activité peut alors être une solution transitoire.Une centaine d’enseignants ont répondu présents.Le colloque a tenu ses promesses : il est possible, en effet, de devenir entrepreneur après avoir été enseignant.

La journée du colloque

Le matin : Des chefs d’entreprise confirmés
S’appuyant sur leur expérience personnelle, ont présenté, les compétences nécessaires pour monter une entreprise et réussir son projet de reconversion. Si la persévérance est primordiale, car le parcours peut être semé d’erreurs et d’échecs, elle est formatrice car elle permet de rebondir. Les compétences des enseignants sont des atouts, mais la réussite dépend aussi des qualités relationnelles, de la capacité d’adaptation, d’audace du candidat. Un enseignant peut apprendre à développer ces qualités.

L’après midi : Six enseignants reconvertis ou en reconversion 

Ils ont témoigné de leur parcours de reconversion entrepris avec Aide aux profs.
La routine, l’absence d’évolution de carrière, l’usure du métier, les ont décidé à quitter le métier.
Leur plus grande difficulté a été de passer d’un statut de « fonctionnaire » qui reçoit un salaire mensuel, d’une sécurité de l’emploi, à la création et surtout la promotion d’une offre dont il faut évaluer le coût et pour laquelle il faut demander une juste rémunération. Certains, avec l’aide d’Aide aux profs, se sont fait « coacher » pour passer le pas.

Même s’ils ont renoncé à la sécurité financière, en passant par une disponibilité pour création d’entreprise ou en continuant d’enseigner à temps partiel (cumul d’activité), ils ne regrettent pas le chemin emprunté, qu’ils trouvent stimulant justement par la variété des possibles, la richesse d’échanges qu’il procure ainsi que l’engagement personnel nécessaire à faire vivre son activité.
Deux d’entre eux, passés par un congé maladie suite à un «burn out, ont retrouvé la santé en préparant activement leur reconversion.
Des points communs les réunissent : avoir toujours eu d’autres envies au-delà d’un métier pratiqué longtemps avec plaisir, exercer une nouvelle activité professionnelle ancrée dans la relation d’aide, développée dans le métier d’enseignant.

L’administration face à la reconversion

Le Ministère de l'Education nationale ne se montre pas bienveillant à l’égard des enseignants, constatait un des intervenants. Il fait preuve de beaucoup d’ingratitude dans la gestion qui est faite des carrières. 
L’administration cherche à garder les enseignants car elle peine à recruter.
Plusieurs ont témoigné de la difficulté à obtenir une disponibilité pour créer leur activité, d’autres se sont même vus refuser leur démission.
L’investissement demandé aux enseignants, complétait cet intervenant, est bien supérieur à la reconnaissance qu’ils obtiennent et à l’aide qu’ils pourraient attendre pour évoluer dans leur carrière professionnelle, que ce soit en interne ou en externe.
On ne peut que regretter avec lui, le manque toujours criant de gestion des ressources humaines au Ministère de l'Education nationale, surtout au moment où les conditions d’exercice deviennent plus difficiles, et où les carrières s’allongent.

Un colloque qui répond à un besoin croissant

Dans la salle, les enseignants qui sont intervenus, issus de l’enseignement public ou du privé, étaient eux-mêmes porteurs de projets de reconversion.
Plusieurs nous ont fait part de leur plaisir de se trouver là, d’entendre des témoignages de profs qui ont osé le changement avec bonheur, en phase avec leur propre réflexion, leurs doutes, leurs questionnements.
Un regret cependant, le nombre d’interventions, bien que de qualité, a limité le temps d’échange avec le public. Bien sûr, le site Aide aux profs reste ouvert aux questions restées sans réponse.

Rémi Boyer s’impose comme un expert de la reconversion des enseignants, il a su s’entourer de compétences pour étoffer son association et son site, et permettre une aide efficace à ceux qui souhaitent de changer de carrière.
Au cours de la journée, il a aussi proposé un partenariat aux syndicats pour traiter pour eux ou avec eux les questions de reconversions de leurs adhérents.

 
Aide aux Profs

http://www.apresprof.org/