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Un 1er Mai sous le signe du travail… et de la culture

Publié le 25/04/2018

C’est un 1er Mai revendicatif et culturel qui est organisé à Paris avec la Confédération et dans différentes unions régionales interprofessionnelles. Avec la diffusion du film 7 Minuti, la CFDT continue de parler travail.

« Les lois et ordonnances Travail parlent-elles vraiment du travail ? » lance, un brin provocateur, Laurent Berger dans l’avant-propos de son livre Au boulot ! – Manifeste pour le Travail. Dans ce « dialogue » avec le journaliste Denis Lafay, qui vient de paraître aux éditions de l’Aube, le secrétaire général de la CFDT affirme avec force la nécessité de remettre le travail au cœur de l’action syndicale. La CFDT « ne pèsera pour rendre réelles nos utopies que si elle continue d’être l’expression du travail et des travailleurs », insiste Laurent Berger.

Prolonger l’enquête Parlons travail

Pour ce faire, la CFDT a mené en 2016 une enquête, Parlons travail, à laquelle ont participé plus de 200 000 travailleurs – salariés du privé, agents publics, indépendants, retraités –, « l’une des plus importantes enquêtes de tous les temps sur ce thème ». En 2017, elle a interpellé les candidats à l’élection présidentielle sur le sujet. Cette année, l’avant-projet de résolution, qui sera débattu lors du 49e congrès confédéral de Rennes, du 4 au 8 juin, a mis au premier plan les questions autour de la place du travail, la vie au travail, la démocratie au travail.

Mettre le travail à l’honneur, c’est aussi le choix de la CFDT en ce 1er Mai. Elle organise un rassemblement avec la CFTC et l’Unsa lors duquel elle portera ses revendications. Et « parce qu’on oublie de traiter le travail dans ce qu’il a de réel, de quotidien, de compétences, de savoir-faire. Et d’émotion », comme l’écrit Laurent Berger dans son livre, c’est au cœur même du travail que va plonger la CFDT avec la diffusion de 7 Minuti.

Du réalisateur Michele Placido, ce film (en salles le 9 mai) raconte l’histoire d’une usine italienne de textile en faillite qui va être reprise par un grand groupe industriel français. Les investisseurs posent comme condition pour ne pas appliquer un plan de licenciement massif que chaque ouvrière réduise sa pause déjeuner de sept minutes. Ces sept minutes se transforment en temps travaillé mais non rémunéré. La décision revient aux 11 femmes déléguées du personnel réunies dans l’entreprise pendant que, dehors, les 300 salariés attendent. Le film raconte le huis clos entre des femmes d’horizon très divers. L’issue du vote, qui semblait pliée au départ, s’annonce progressivement incertain.

La culture comme vecteur revendicatif

« Il y a des années où les raisons de se mobiliser le 1er mai sont évidentes, d’autres où ce serait contre-productif », explique le secrétaire national Hervé Garnier. Cette année, « nous avons recherché un mode d’expression différent pour continuer à parler du travail ». La rencontre avec une maison de distribution, Kanibal Films, a fourni à la CFDT l’opportunité de soutenir la sortie de 7 Minuti. Ce film sera diffusé en avant-première dans au moins cinq rassemblements à l’occasion du 1er Mai : en Île-de-France, au Fiap Jean-Monnet (30, rue Cabanis, 75014 Paris), à 14 heures ; en Bourgogne-Franche-Comté, à l’Olympia, à Dijon, à 10 heures ; en Aquitaine, dans les locaux de l’Union départementale (8, rue Théodore-Gardère), à Bordeaux, à 11 heures ; en Auvergne-Rhône-Alpes, à la Maison des syndicats de Clermont-Ferrand (place de la Liberté) à 14 heures ; dans le Grand Est, à la Maison des syndicats (2A, bd du 1er R.A.M.) à Troyes, le 30 avril, à 20 heures.

« Ce film met l’accent sur l’importance du dialogue social et de la négociation collective, qui peuvent permettre de trouver des débouchés concrets pour les salariés et pour l’emploi, poursuit le secrétaire national Hervé Garnier. Cela est d’autant plus d’actualité dans une période où le dialogue social fait l’objet de questionnements et d’attaques. Ces projections doivent permettre à un grand nombre de militants de débattre du travail à partir d’une situation particulière. Nous sommes là aussi au croisement de plusieurs projets et de réflexions. Pour la CFDT, la culture est un élément clé du lien social et participe pleinement au vivre-ensemble, d’où ce 1er Mai revendicatif mais aussi culturel. » Une autre façon de mettre le travail en lumière.

aseigne@cfdt.fr et dblain@cfdt.fr

photo © Denis Alard / Réa