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“L’Europe doit aller vers la croissance et des emplois de qualité”

Publié le 18/02/2014

Bernadette Ségol, la secrétaire générale de la CES (Confédération européenne des syndicats) explique l'importance de réussir la mobilisation européenne du 4 avril 2014 et précise les grandes lignes du plan d'investissement défendu par le syndicalisme européen.


Quelles sont les raisons de la manifestation du 4 avril à Bruxelles ?

A quelques semaines des élections européennes, c’est important pour la CES de faire entendre sa voix, c’est d’ailleurs le sens de notre campagne « Une nouvelle voie pour l’Europe » et du plan d’investissement que nous avons élaboré. Cette manifestation fera suite à la Conférence du 19 mars au cours de laquelle quinze des principaux leaders syndicaux européens, dont Laurent Berger, appuieront les revendications de la CES. Le 4 avril à Bruxelles, l’objectif sera de donner une visibilité populaire à nos demandes par rapport à la future commission européenne. Nous devrions être environ 40 000 dans la rue pour réclamer un changement de politique.  Les résultats des cinq dernières années ne sont pas bons : le secteur financier n’est pas suffisamment assaini ; la croissance n’est pas en mesure de créer des emplois, nous risquons la déflation ou la stagnation ; enfin concernant le chômage, on n’est pas du tout dans un scénario de sortie de  crise. Nous voulons désormais  aller vers la croissance et des emplois de qualité.

Une nouvelle voie pour l'EuropeQuelles sont les grandes lignes du plan d’investissement de la CES ?

Ce plan d’investissement affirme qu’en mobilisant 2 % du produit intérieur brut de l’Union européenne, on peut créer 11 millions d’emplois en quelques années. Il s’agit d’investissements durables orientés vers une ré-industrialisation de l’Union notamment dans des secteurs tels que les infrastructures du transport, dans la production d’énergie et dans les économies d’énergie, dans la communication. Ces investissements permettraient à l’Union de revenir en pointe dans la compétition internationale.

Qu’attendez-vous des élections européennes ?

Evidemment, nous redoutons une montée des populismes de droite comme de gauche. C’est vrai que l’Europe sociale n’a pas avancé au cours des cinq dernières années en raison de la crise et des politiques d’austérité.  Mais je veux croire que les acquis de l’Union sur la libre circulation des salariés, sur l’égalité homme/femme, sur l’information et la consultation des travailleurs, dans le domaine de la santé et la sécurité l’emporteront. Il faut donc soutenir les partis qui croient dans un projet européen qui va au-delà du libre-échange et du commerce, qui sont favorables à des normes sociales et défendent le modèle social européen.

Propos recueillis par dblain@cfdt.fr